Créons des ponts:
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Statement on Roxham Road -- In English |
21 mars 2020
Fermer le chemin Roxham : une décision irréfléchie
La frontière entre les États-Unis et le Canada est maintenant fermée à tout déplacement non essentiel. Ceci comprend les personnes qui demandent l'asile en entrant irrégulièrement au Canada au chemin Roxham. On va maintenant les retourner aux États-Unis où ils seront vraisemblablement placés en détention. Le Premier Ministre et le ministre Blair tous deux ont déclaré que cette mesure est temporaire et durera aussi longtemps que la frontière sera fermée.
Nous pouvons combattre la pandémie et respecter les droits humains
Les canadiens sont à juste titre fortement inquiets en cette période du Covid-19. Malheureusement le gouvernement abandonne le plan prudent et sécuritaire qu’il avait proposé, soit de mettre les demandeurs d’asile irréguliers en quarantaine obligatoire de 14 jours.
Avec le chemin Roxham fermé, les personnes cherchant refuge pourraient essayer de franchir la frontière à d’autres endroits, ce qui mettrait leur vie en danger, comme nous l’avons déjà vu dans le passé. Les demandeurs d'asile seront également vulnérables à l'exploitation par des trafiquants d'êtres humains, des exploiteurs intéressés uniquement par leur profit et qui se fichent de la sécurité des gens.
On ne peut pas empêcher les gens d’essayer de traverser une frontière longue de 6 415 km, et la GRC ne peut pas non plus surveiller toute la frontière. Il est plus sûr pour les gens de traverser en un seul endroit où ils peuvent ensuite être pris en charge, surtout dans la situation actuelle de pandémie. Dans le cadre de la nouvelle politique, la GRC pourrait être obligée d'effectuer des missions de police et de sauvetage tout au long de la frontière, ce qui nécessitera plus de ressources, tant pour la GRC que pour le système de santé.
Le Canada s'est engagé à offrir une protection aux personnes qui cherchent refuge ici, pendant que leur demande d'asile est traitée. En 1969, nous avons ratifié la Convention sur les réfugiés et avons ensuite adopté des lois pour protéger les demandeurs d'asile. Malgré cela, nous allons maintenant renvoyer les demandeurs d'asile vulnérables aux États-Unis, un pays manifestement pas sûr pour les demandeurs d'asile, avec un président qui les rejette ouvertement (voir Pourquoi pour plus de détails). S'ils sont détenus, ils pourraient être exposés au Covid 19 dans des lieux de détention surpeuplés.
Il ne faut pas céder à des réactions de peur, mais bien réfléchir aux conséquences des gestes posés. Ce changement abrupt de politique était inutile et met les réfugiés en danger. Le chemin Roxham doit rester ouvert. Le respect des droits humains et l'endiguement de la pandémie ne sont pas deux choses exclusives. Nous pouvons faire les deux.
Fermer le chemin Roxham : une décision irréfléchie
La frontière entre les États-Unis et le Canada est maintenant fermée à tout déplacement non essentiel. Ceci comprend les personnes qui demandent l'asile en entrant irrégulièrement au Canada au chemin Roxham. On va maintenant les retourner aux États-Unis où ils seront vraisemblablement placés en détention. Le Premier Ministre et le ministre Blair tous deux ont déclaré que cette mesure est temporaire et durera aussi longtemps que la frontière sera fermée.
Nous pouvons combattre la pandémie et respecter les droits humains
Les canadiens sont à juste titre fortement inquiets en cette période du Covid-19. Malheureusement le gouvernement abandonne le plan prudent et sécuritaire qu’il avait proposé, soit de mettre les demandeurs d’asile irréguliers en quarantaine obligatoire de 14 jours.
Avec le chemin Roxham fermé, les personnes cherchant refuge pourraient essayer de franchir la frontière à d’autres endroits, ce qui mettrait leur vie en danger, comme nous l’avons déjà vu dans le passé. Les demandeurs d'asile seront également vulnérables à l'exploitation par des trafiquants d'êtres humains, des exploiteurs intéressés uniquement par leur profit et qui se fichent de la sécurité des gens.
On ne peut pas empêcher les gens d’essayer de traverser une frontière longue de 6 415 km, et la GRC ne peut pas non plus surveiller toute la frontière. Il est plus sûr pour les gens de traverser en un seul endroit où ils peuvent ensuite être pris en charge, surtout dans la situation actuelle de pandémie. Dans le cadre de la nouvelle politique, la GRC pourrait être obligée d'effectuer des missions de police et de sauvetage tout au long de la frontière, ce qui nécessitera plus de ressources, tant pour la GRC que pour le système de santé.
Le Canada s'est engagé à offrir une protection aux personnes qui cherchent refuge ici, pendant que leur demande d'asile est traitée. En 1969, nous avons ratifié la Convention sur les réfugiés et avons ensuite adopté des lois pour protéger les demandeurs d'asile. Malgré cela, nous allons maintenant renvoyer les demandeurs d'asile vulnérables aux États-Unis, un pays manifestement pas sûr pour les demandeurs d'asile, avec un président qui les rejette ouvertement (voir Pourquoi pour plus de détails). S'ils sont détenus, ils pourraient être exposés au Covid 19 dans des lieux de détention surpeuplés.
Il ne faut pas céder à des réactions de peur, mais bien réfléchir aux conséquences des gestes posés. Ce changement abrupt de politique était inutile et met les réfugiés en danger. Le chemin Roxham doit rester ouvert. Le respect des droits humains et l'endiguement de la pandémie ne sont pas deux choses exclusives. Nous pouvons faire les deux.
Mise à jour: 29 Mars 2020
Un porte-parole du Service américain des douanes et de la protection des frontières a déclaré que les personnes renvoyées aux États-Unis seront rapidement expulsées vers leur pays d'origine, les exposant ainsi à des risques de persécution, de torture et de mort (Voir Media). Cela porte attente à la base de la protection internationale des réfugiés que le Canada s'est engagé à respecter : le principe de non-refoulement.** Les personnes qui recherchent l'asile ne devraient jamais être renvoyées dans les pays qu'elles ont fuis, sans avoir la possibilité de demander l'asile, comme c'est leur droit.
La vice-prèmiere ministre, Chrystia Freeland a déclaré que le gouvernement négocie avec les États-Unis pour empêcher que cela ne se produise, mais l'administration Trump a fait preuve d'un profond indifférence pour la sécurité des personnes cherchant refuge.
Nous suivons de près cette question.
** Article 33 (1), la Convention de 1951 sur les réfugiés
'' Aucun des Etats contractants n'expulsera ou ne refoulera, de quelque manière que ce soit, un réfugié sur les frontières des territoires où sa vie ou sa liberté serait menacée en raison de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques.''
MISE À JOUR: 7 MAI 2020
Depuis le 22 avril 2020, le gouvernement a ouvert la frontière pour permettre à certains demandeurs d'asile d'entrer au Canada par les points d'entrée officiels. Il s'agit de personnes qui relèvent de l'une des exceptions à l'accord sur les tiers pays sûrs conclu avec les États-Unis. Elles seront mises en quarantaine pendant 14 jours. Voir les détails complets ICI.
Créons des ponts soutient pleinement cette décision de permettre à certaines personnes ayant besoin de protection comme réfugiés d'entrer au Canada. C'est un pas dans la bonne direction pour respecter nos engagements internationaux envers les demandeurs d'asile. Toutefois, comme c'était le cas avant la pandémie, ceux qui ne répondent pas à l'une des exceptions seront renvoyés aux États-Unis et, selon toute vraisemblance, ne pourront pas demander à nouveau l'asile au Canada.
La fermeture actuelle de 30 jours de la frontière avec les États-Unis prend fin le 21 mai, date à laquelle elle peut être renouvelée pour 30 jours supplémentaires. Cette fermeture concerne le chemin Roxham et toute personne arrêtée après être entrée irrégulièrement au Canada, à n'importe quel endroit le long de la frontière, sera renvoyée aux États-Unis. Le gouvernement a déclaré que la fermeture de Roxham est une mesure temporaire et les groupes de soutien aux réfugiés suivent de près la situation pour s'assurer qu'il en soit ainsi. Malheureusement, à ce jour, le gouvernement américain n'a toujours pas confirmé que les demandeurs d'asile renvoyés aux États-Unis ne seront pas détenus ou renvoyés dans leur pays d'origine (voir ci-dessus à l'entrée du 29 mars).
Nous continuerons à surveiller la situation de près !
Mise à jour 28 Mai, 2020 Communiqué de presse de Créons des ponts
Les demandeurs d'asile prennent soin de nous pendant la pandémie. Accordons-leur un statut sûr.
Des centaines de personnes qui ont traversé la frontière de manière irrégulière :ces dernières années ont cherché un emploi dans des maisons de soins de longue durée parce qu’il y a beaucoup d'emplois disponibles car c’est un travail difficile et mal rémunéré. La covid a rendu ces emplois en santé particulièrement risqués : de nombreux demandeurs d’asile qui travaillent comme préposés ont été infectés par le virus, et l’un d’entre eux, Marcelin François, un Haïtien, est décédé. Leurs efforts sont d’autant plus méritoires qu’ils n’ont pas accès aux garderies subventionnées ni aux cartes d’assurance maladie, et ils ne sont pas couverts par la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail.
Ces événements ont exposé la contradiction entre le statut précaire de ces demandeurs d’asile et le travail dangereux qu’ils accomplissent pour les membres de notre société. Un mouvement s’adresse maintenant aux gouvernements du Québec et du Canada. Créons des ponts se joint à ce mouvement. Nous demandons au Premier Ministre Justin Trudeau de mettre en place un programme de régularisation pour les demandeurs-es d'asile qui exercent un travail essentiel.
L’apport des travailleurs de la santé frappe le plus les consciences en ces temps de pandémie, mais ces demandeurs d’asile au statut précaire fournissent aussi un travail essentiel pour notre société dans nos épiceries, nos usines de transformation alimentaire, et tant d’autres endroits à risque. Ils devraient eux aussi être inclus dans ces demandes.
Créons des Ponts -- Bridges Not Borders est un groupe communautaire de la région de Hemmingford qui offre un soutien aux personnes qui demandent l'asile au chemin Roxham. Depuis deux ans et demi, nous accueillons les réfugiés au chemin Road avant qu'ils n'entrent au Canada. Nous connaissons les difficultés qu'ils rencontrent pour arriver au Canada, et les préjugés qui circulent à leur sujet. On entend souvent que ce sont de faux réfugiés qui veulent profiter de notre système. Mais les chiffres démontrent le contraire : une majorité des demandes de statut de réfugié sur lesquelles la CISR se prononce reçoivent des décisions positives.
Nous demandons aux gouvernements des deux paliers de s’entendre sur une procédure pour régulariser très rapidement le statut d’immigration des demandeurs d’asile, afin qu’ils puissent continuer de contribuer à notre société sans avoir à subir le stress intense de l’incertitude quant à leur avenir et celui de leur famille. Il est temps de leur montrer autant de compassion qu'ils nous en témoignent.
La vice-prèmiere ministre, Chrystia Freeland a déclaré que le gouvernement négocie avec les États-Unis pour empêcher que cela ne se produise, mais l'administration Trump a fait preuve d'un profond indifférence pour la sécurité des personnes cherchant refuge.
Nous suivons de près cette question.
** Article 33 (1), la Convention de 1951 sur les réfugiés
'' Aucun des Etats contractants n'expulsera ou ne refoulera, de quelque manière que ce soit, un réfugié sur les frontières des territoires où sa vie ou sa liberté serait menacée en raison de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques.''
MISE À JOUR: 7 MAI 2020
Depuis le 22 avril 2020, le gouvernement a ouvert la frontière pour permettre à certains demandeurs d'asile d'entrer au Canada par les points d'entrée officiels. Il s'agit de personnes qui relèvent de l'une des exceptions à l'accord sur les tiers pays sûrs conclu avec les États-Unis. Elles seront mises en quarantaine pendant 14 jours. Voir les détails complets ICI.
Créons des ponts soutient pleinement cette décision de permettre à certaines personnes ayant besoin de protection comme réfugiés d'entrer au Canada. C'est un pas dans la bonne direction pour respecter nos engagements internationaux envers les demandeurs d'asile. Toutefois, comme c'était le cas avant la pandémie, ceux qui ne répondent pas à l'une des exceptions seront renvoyés aux États-Unis et, selon toute vraisemblance, ne pourront pas demander à nouveau l'asile au Canada.
La fermeture actuelle de 30 jours de la frontière avec les États-Unis prend fin le 21 mai, date à laquelle elle peut être renouvelée pour 30 jours supplémentaires. Cette fermeture concerne le chemin Roxham et toute personne arrêtée après être entrée irrégulièrement au Canada, à n'importe quel endroit le long de la frontière, sera renvoyée aux États-Unis. Le gouvernement a déclaré que la fermeture de Roxham est une mesure temporaire et les groupes de soutien aux réfugiés suivent de près la situation pour s'assurer qu'il en soit ainsi. Malheureusement, à ce jour, le gouvernement américain n'a toujours pas confirmé que les demandeurs d'asile renvoyés aux États-Unis ne seront pas détenus ou renvoyés dans leur pays d'origine (voir ci-dessus à l'entrée du 29 mars).
Nous continuerons à surveiller la situation de près !
Mise à jour 28 Mai, 2020 Communiqué de presse de Créons des ponts
Les demandeurs d'asile prennent soin de nous pendant la pandémie. Accordons-leur un statut sûr.
Des centaines de personnes qui ont traversé la frontière de manière irrégulière :ces dernières années ont cherché un emploi dans des maisons de soins de longue durée parce qu’il y a beaucoup d'emplois disponibles car c’est un travail difficile et mal rémunéré. La covid a rendu ces emplois en santé particulièrement risqués : de nombreux demandeurs d’asile qui travaillent comme préposés ont été infectés par le virus, et l’un d’entre eux, Marcelin François, un Haïtien, est décédé. Leurs efforts sont d’autant plus méritoires qu’ils n’ont pas accès aux garderies subventionnées ni aux cartes d’assurance maladie, et ils ne sont pas couverts par la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail.
Ces événements ont exposé la contradiction entre le statut précaire de ces demandeurs d’asile et le travail dangereux qu’ils accomplissent pour les membres de notre société. Un mouvement s’adresse maintenant aux gouvernements du Québec et du Canada. Créons des ponts se joint à ce mouvement. Nous demandons au Premier Ministre Justin Trudeau de mettre en place un programme de régularisation pour les demandeurs-es d'asile qui exercent un travail essentiel.
L’apport des travailleurs de la santé frappe le plus les consciences en ces temps de pandémie, mais ces demandeurs d’asile au statut précaire fournissent aussi un travail essentiel pour notre société dans nos épiceries, nos usines de transformation alimentaire, et tant d’autres endroits à risque. Ils devraient eux aussi être inclus dans ces demandes.
Créons des Ponts -- Bridges Not Borders est un groupe communautaire de la région de Hemmingford qui offre un soutien aux personnes qui demandent l'asile au chemin Roxham. Depuis deux ans et demi, nous accueillons les réfugiés au chemin Road avant qu'ils n'entrent au Canada. Nous connaissons les difficultés qu'ils rencontrent pour arriver au Canada, et les préjugés qui circulent à leur sujet. On entend souvent que ce sont de faux réfugiés qui veulent profiter de notre système. Mais les chiffres démontrent le contraire : une majorité des demandes de statut de réfugié sur lesquelles la CISR se prononce reçoivent des décisions positives.
Nous demandons aux gouvernements des deux paliers de s’entendre sur une procédure pour régulariser très rapidement le statut d’immigration des demandeurs d’asile, afin qu’ils puissent continuer de contribuer à notre société sans avoir à subir le stress intense de l’incertitude quant à leur avenir et celui de leur famille. Il est temps de leur montrer autant de compassion qu'ils nous en témoignent.