DÉCLARATION SUR L’AVENIR DE CRÉONS DES PONTS
Novembre 2023
Lors d'une réunion en octobre 2023, les membres de Bridges Not Borders - Créons des ponts ont pris un certain nombre de décisions concernant l'avenir de notre groupe. Nous avons conclu qu'il était temps de réduire nos activités. Nous avons formé notre groupe en 2017 en réponse au nombre croissant de réfugiés de Roxham, avec l'intention de parler en leur faveur et de les aider dans la mesure du possible. Nous pensons que les frontières devraient être des ponts pour ceux qui ont besoin de protection, plutôt que des barrières qui les excluent. Le chemin Roxham était, en fait, le produit de l'Entente sur les tiers pays sûrs (ETPS) et n'existait que parce qu'en 2002, le Canada a décidé, avec les États-Unis, que ce ne sont pas toutes les personnes se présentant à notre frontière terrestre qui seraient autorisées à entrer et à demander une protection. Seules les personnes répondant à l'une des quatre exceptions et capables de le prouver seraient autorisées à entrer. Et ce, bien que le droit international leur reconnaisse le droit de demander l'asile ici.
La mission de notre groupe couvre trois domaines : soutien direct aux réfugiés, information et mise en réseau, et défense des droits/lobbying (voir un résumé ci-dessous). Lors de nos visites au chemin Roxham aux États-Unis, et par le biais d'échanges de courriels, nous avons rencontré et aidé de nombreuses personnes au fil des ans (voir nos blogs relatant nos visites).
Lorsque le nouveau protocole de l'Entente sur les tiers pays sûrs (ETPS) est entré en vigueur cette année, le 25 mars à minuit, il a marqué la fin du chemin Roxham en tant qu'endroit sûr où les gens pouvaient demander l'asile au Canada et éviter le risque d'être rejetés aux points d'entrée officiels (voire notre déclaration du 30 mars 2023). La fermeture du chemin Roxham a été confirmée par la démolition de l'installation de la GRC le 25 septembre. Il ne reste plus qu'un espace vide où des personnes originaires de plus de 25 pays sont arrivées, pleines d'espoir et d'inquiétude, pour trouver la sécurité au Canada.
La fin de Roxham représente un changement majeur dans la mission principale de Créons des ponts. Bien que nous poursuivrons certaines activités qui pourraient se présenter au cours des prochains mois (interviews avec les médias, conférences, articles), nous ne lancerons pas de nouveaux projets dans un avenir prévisible. Toutefois, nous continuerons à fournir des informations à jour aux demandeurs d'asile en trois langues sur notre site web jusqu'en mars 2025 au moins.
Néanmoins, nous tenons à souligner que nous ne "disparaissons" pas (après tout, nous vivons près de la frontière !) et que, si une situation devait se présenter à l'avenir, nous pourrions toujours nous réunir pour réagir de manière ad hoc. Nous avons mis en place un système d'information où les membres peuvent partager des détails sur les passages irréguliers et les interceptions de la GRC, comme témoins, par oui-dire ou par nos lectures. Nous sommes bien sûr préoccupés par l'arrivée des mois d'hiver et par les dangers que courent les personnes qui tentent d'entrer irrégulièrement au Canada, que ce soit de leur propre initiative ou sous l'emprise de trafiquants.
Nous nous adaptons à cette nouvelle situation, mais nous ne renonçons pas à notre intention de soutenir les réfugiés.
En solidarité avec les réfugiés du monde entier!
Pour mémoire, voici un résumé de nos activités depuis plus de 6 ans :
Le soutien aux réfugiés a pris de nombreuses formes : accueillir les réfugiés arrivant à Roxham Road, EU et distribuer des vêtements chauds ; observer la façon dont la GRC traite les réfugiés et rencontrer la GRC ; fournir un soutien par courrier électronique et aider à trouver une aide juridique ; fournir des informations aux demandeurs d'asile en trois langues sur notre site web ; organiser des pique-niques pour les réfugiés ; aider de nombreuses personnes bloquées aux États-Unis pendant la fermeture de la frontière à cause de la COVID et depuis le 25 mars de cette année.
Information et mise en réseau : Au fil des ans, nous avons écrit de nombreux articles pour les médias locaux et une tribune libre, et nous avons publié des déclarations sur les événements importants. Avec Solidarité sans frontières, nous avons organisé une séance d'information à Hemmingford, au cours de laquelle deux réfugiés ont témoigné. Nous avons également créé une exposition de médias mixtes soulignant la situation critique des réfugiés. Cette année, nous avons participé à l'organisation de la Marche vers Roxham. Nous avons également donné des conférences en personne et en ligne, présenté des exposés lors de colloques et participé à des podcasts. Nous avons été des membres actifs du Réseau Transfrontalier Canada-États Unis et avons assuré une liaison active avec des groupes de réfugiés à Montréal.
Défense des droits et lobbying : Nous avons eu de nombreuses réunions avec des politiciens québécois et fédéraux ainsi qu'avec l’ Agence des Nations unies pour les réfugiés au Canada. Nous avons écrit des lettres au Premier ministre, au Premier ministre du Québec, à des députés et à des membres du Parlement au sujet de l'ETPS, du scandale des enfants réfugiés séparés de leurs parents à la frontière sud des États-Unis, de la fermeture de la frontière durant la COVID et du processus de régularisation des "anges COVID" (demandeurs d'asile travaillant dans le secteur de la santé). Nous étions présents en réaction à cinq manifestations anti-Roxham organisées par des groupes d'extrême-droite, dont certains ont été interdits depuis. Comme on le voit aujourd'hui dans de nombreux pays, les réfugiés peuvent facilement devenir les boucs émissaires du mécontentement populaire.
Lors d'une réunion en octobre 2023, les membres de Bridges Not Borders - Créons des ponts ont pris un certain nombre de décisions concernant l'avenir de notre groupe. Nous avons conclu qu'il était temps de réduire nos activités. Nous avons formé notre groupe en 2017 en réponse au nombre croissant de réfugiés de Roxham, avec l'intention de parler en leur faveur et de les aider dans la mesure du possible. Nous pensons que les frontières devraient être des ponts pour ceux qui ont besoin de protection, plutôt que des barrières qui les excluent. Le chemin Roxham était, en fait, le produit de l'Entente sur les tiers pays sûrs (ETPS) et n'existait que parce qu'en 2002, le Canada a décidé, avec les États-Unis, que ce ne sont pas toutes les personnes se présentant à notre frontière terrestre qui seraient autorisées à entrer et à demander une protection. Seules les personnes répondant à l'une des quatre exceptions et capables de le prouver seraient autorisées à entrer. Et ce, bien que le droit international leur reconnaisse le droit de demander l'asile ici.
La mission de notre groupe couvre trois domaines : soutien direct aux réfugiés, information et mise en réseau, et défense des droits/lobbying (voir un résumé ci-dessous). Lors de nos visites au chemin Roxham aux États-Unis, et par le biais d'échanges de courriels, nous avons rencontré et aidé de nombreuses personnes au fil des ans (voir nos blogs relatant nos visites).
Lorsque le nouveau protocole de l'Entente sur les tiers pays sûrs (ETPS) est entré en vigueur cette année, le 25 mars à minuit, il a marqué la fin du chemin Roxham en tant qu'endroit sûr où les gens pouvaient demander l'asile au Canada et éviter le risque d'être rejetés aux points d'entrée officiels (voire notre déclaration du 30 mars 2023). La fermeture du chemin Roxham a été confirmée par la démolition de l'installation de la GRC le 25 septembre. Il ne reste plus qu'un espace vide où des personnes originaires de plus de 25 pays sont arrivées, pleines d'espoir et d'inquiétude, pour trouver la sécurité au Canada.
La fin de Roxham représente un changement majeur dans la mission principale de Créons des ponts. Bien que nous poursuivrons certaines activités qui pourraient se présenter au cours des prochains mois (interviews avec les médias, conférences, articles), nous ne lancerons pas de nouveaux projets dans un avenir prévisible. Toutefois, nous continuerons à fournir des informations à jour aux demandeurs d'asile en trois langues sur notre site web jusqu'en mars 2025 au moins.
Néanmoins, nous tenons à souligner que nous ne "disparaissons" pas (après tout, nous vivons près de la frontière !) et que, si une situation devait se présenter à l'avenir, nous pourrions toujours nous réunir pour réagir de manière ad hoc. Nous avons mis en place un système d'information où les membres peuvent partager des détails sur les passages irréguliers et les interceptions de la GRC, comme témoins, par oui-dire ou par nos lectures. Nous sommes bien sûr préoccupés par l'arrivée des mois d'hiver et par les dangers que courent les personnes qui tentent d'entrer irrégulièrement au Canada, que ce soit de leur propre initiative ou sous l'emprise de trafiquants.
Nous nous adaptons à cette nouvelle situation, mais nous ne renonçons pas à notre intention de soutenir les réfugiés.
En solidarité avec les réfugiés du monde entier!
Pour mémoire, voici un résumé de nos activités depuis plus de 6 ans :
Le soutien aux réfugiés a pris de nombreuses formes : accueillir les réfugiés arrivant à Roxham Road, EU et distribuer des vêtements chauds ; observer la façon dont la GRC traite les réfugiés et rencontrer la GRC ; fournir un soutien par courrier électronique et aider à trouver une aide juridique ; fournir des informations aux demandeurs d'asile en trois langues sur notre site web ; organiser des pique-niques pour les réfugiés ; aider de nombreuses personnes bloquées aux États-Unis pendant la fermeture de la frontière à cause de la COVID et depuis le 25 mars de cette année.
Information et mise en réseau : Au fil des ans, nous avons écrit de nombreux articles pour les médias locaux et une tribune libre, et nous avons publié des déclarations sur les événements importants. Avec Solidarité sans frontières, nous avons organisé une séance d'information à Hemmingford, au cours de laquelle deux réfugiés ont témoigné. Nous avons également créé une exposition de médias mixtes soulignant la situation critique des réfugiés. Cette année, nous avons participé à l'organisation de la Marche vers Roxham. Nous avons également donné des conférences en personne et en ligne, présenté des exposés lors de colloques et participé à des podcasts. Nous avons été des membres actifs du Réseau Transfrontalier Canada-États Unis et avons assuré une liaison active avec des groupes de réfugiés à Montréal.
Défense des droits et lobbying : Nous avons eu de nombreuses réunions avec des politiciens québécois et fédéraux ainsi qu'avec l’ Agence des Nations unies pour les réfugiés au Canada. Nous avons écrit des lettres au Premier ministre, au Premier ministre du Québec, à des députés et à des membres du Parlement au sujet de l'ETPS, du scandale des enfants réfugiés séparés de leurs parents à la frontière sud des États-Unis, de la fermeture de la frontière durant la COVID et du processus de régularisation des "anges COVID" (demandeurs d'asile travaillant dans le secteur de la santé). Nous étions présents en réaction à cinq manifestations anti-Roxham organisées par des groupes d'extrême-droite, dont certains ont été interdits depuis. Comme on le voit aujourd'hui dans de nombreux pays, les réfugiés peuvent facilement devenir les boucs émissaires du mécontentement populaire.