On this blog, we used to post information about our visits to the border at Roxham Road, USA side. Since the closure of Roxham Road on Friday 24 March 2023, we're attempting to keep a log of the info we have about refugees who have been returned to the US. We're also now posting blogs about our personal experiences at the border. Sur ce blogue, nous avons affiché des informations sur nos visites à la frontière, Roxham Road, États Unis. Depuis la fermeture de Roxham Road le vendredi 24 mars 2023, nous essayons de tenir un répertoire des informations que nous avons cueillies sur les réfugiés qui ont été renvoyés aux États-Unis. De plus, nous postons maintenant des blogs sur nos expériences personelles à la frontière. |
Quand nous sommes arrivés au Mountain Mart, nous avons trouvé un jeune Nicaraguayen assis dans le restaurant à hamburgers avec une Canadienne. Il avait été exclu du Canada et ils ne savaient pas quoi faire. La Canadienne l'avait rencontré à Plattsburgh pour le soutenir dans son voyage vers le Canada, mais n'avait pas compris qu'il serait renvoyé. Nous avons organisé pour lui une consultation juridique en espagnol au Bureau des nouveaux Américains pour le lendemain pour qu'on le conseille au sujet de la demande d'asile aux États-Unis, et un membre de Plattsburgh Cares leur a trouvé une chambre d'hôtel pour leur permettre de tenir jusqu'au lendemain.
Un Kurde d'une cinquantaine d'années, originaire d'Irak, est ensuite arrivé, probablement par le bus de 15 h en provenance de New York. Il avait voyagé depuis novembre, à travers le Brésil, l'Amérique centrale et le Mexique. Après être entré aux États-Unis, il a été détenu pendant 50 jours dans une prison. Il espérait rejoindre sa femme, dont la demande de statut de réfugié avait été acceptée récemment et qui vivait au Canada depuis un peu plus d'un an. Quand l'ICE s’est préparé à le renvoyer en Iraq, il a contesté l'ordre de déportation en faisant valoir que sa vie était en danger dans ce pays. Il n'était pas clair si ceci constituait ou non une demande d'asile aux États-Unis. S'il a déposé une demande d'asile en bonne et due forme aux États-Unis et que ses données biométriques apparaissent dans le système américain, ça signifie qu'il ne pourra pas bénéficier de l'ensemble de la procédure de demande d'asile au Canada. Il bénéficiera plutôt d'un examen des risques avant renvoi. Nous lui avons suggéré de demander au consultant en immigration qui avait présenté la demande d'asile de sa femme de le représenter lui aussi. Mais il était réticent à le faire. Nous avons longuement discuté de sa situation. Il semblait avoir tous les documents nécessaires pour prouver sa relation avec sa femme. Il nous a également dit que son beau-frère (le frère de sa femme), qui avait franchi la frontière américaine avec lui, avait déjà été admis au Canada. Son beau-frère n'avait été détenu que pendant cinq jours et s'était rendu à la frontière canadienne après sa libération. Comme il avait une sœur au Canada, il a été autorisé à entrer et vit maintenant avec sa sœur à Toronto. Après de longues délibérations angoissées, et après avoir rejeté la possibilité de rester à Plattsburgh pour une nuit afin de se renseigner davantage et de réfléchir à ses options, l'homme a finalement décidé de prendre un taxi pour se rendre à la frontière. Les prochains à arriver étaient 4 personnes du Pérou : une jeune famille avec un fils de 5 ans, et une femme seule un peu plus âgée. Lorsque nous les avons rencontrés, ils étaient assis à une table à l'extérieur du Mountain Mart. Ils avaient été renvoyés de la frontière et attendaient le bus de 20 h pour NYC. La femme seule allait rester avec des amis à New York, tandis que la petite famille allait se rendre à Miami, où elle avait de la famille et/ou des amis. La communication avec eux était difficile, même avec Google translate, parce qu'ils avaient un accent espagnol que Google translate ne reconnaissait pas facilement, ce qui donnait des résultats très confus et absurdes (il se peut aussi que les paramètres de Google translate aient été mal réglés sur le téléphone). Nous avons parlé avec la jeune femme très sympathique pendant que le père s'occupait de leur fils. Nous leur avons proposé de leur acheter de la nourriture et des boissons et leur avons suggéré de rester dans le Mountain Mart plutôt que dehors, car il commençait à faire froid. La femme plus âgée, qui s'était montrée très fermée au départ, refusant de nous parler, s'est ouverte lorsque nous lui avons proposé de lui acheter une boisson chaude et un sandwich. Café, a-t-elle dit avec un grand sourire. Certains mots n'ont pas besoin d'être traduits ! Nous nous sommes assis avec eux pendant un certain temps autour de deux tables dans le Mountain Mart, réussissant même à rire malgré la barrière linguistique. Lorsque nous sommes parties, ils semblaient un peu plus à l'aise. La dernière personne à revenir de la frontière était un jeune homme originaire d'Afghanistan. Il attendait lui aussi le bus de 20 h pour se rendre à Buffalo où il avait des amis. N'ayant pas pu demander l'asile au Canada, il allait demander l'asile aux États-Unis. Il a pu parler à l'Irakien, qui connaissait sa langue, et ils ont discuté un moment. Vers la fin de notre visite, nous avons demandé à une employée très sympathique du guichet des bus combien de personnes elle avait vues au cours des dernières semaines. Elle nous a répondu qu'après la période d'affluence qui a suivi la fermeture du chemin Roxham, avec 3 000 dollars de billets de bus vendus en une seule journée, il y avait beaucoup moins de gens qui retournaient à New York. Elle ne pouvait pas confirmer s'il y avait une tendance à la baisse, les chiffres étant très fluctuants. Quand nous lui avons demandé combien de personnes il y avait eu, elle nous a dit que pendant la semaine de notre visite, il y avait eu deux personnes lundi, aucune personne mardi et mercredi, et cinq personnes jeudi, jour de notre visite. Nous n'avions pas l'intention de rester plus de quatre heures, mais nous n'avons pas voulu nous presser avec les personnes que nous avons rencontrées. Nous sommes reparties fatiguées, mais touchées par ces personnes dont la vie a pris un tournant si difficile. Commentaire de la personne qui a accompagné la bénévole de Créons des ponts : Comme c'était la première fois que je me rendais à Plattsburgh, j'ai été confrontée à de nombreuses pensées et émotions, mais deux d'entre elles m'ont particulièrement frappé. La première a été de constater le courage, la persévérance et l'ingéniosité des réfugiés. Rencontrer ces personnes, et pas seulement lire leurs histoires, qui voyagent vers le nord à travers l'Amérique du Sud, l'Amérique centrale (par le tristement célèbre "bouchon" de Darien), la frontière entre le Mexique et les États-Unis et jusqu'au Canada, a renforcé ma deuxième réflexion sur l'horreur de la position de NOTRE gouvernement fédéral à l'égard des réfugiés. L'accord sur les tiers pays sûrs est cruel et inhumain, comme nous le savons tous. Les personnes qui survivent au voyage sont résilientes, celles qui ne survivent pas, on n'entend plus parler. Les gens sont fatigués des épreuves, fatigués d'être résilients. L'argent et les voitures peuvent traverser les frontières librement. Laissons les gens faire de même !
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AuthorThe earlier border visit reports were written by the volunteers who were at the border on that day, the later updates about the situation in the US are an attempt to keep a log of what we find out through our own visits in the US, or through contacts in the US. Archives
December 2024
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