On this blog, we used to post information about our visits to the border at Roxham Road, USA side. Since the closure of Roxham Road on Friday 24 March 2023, we're attempting to keep a log of the info we have about refugees who have been returned to the US. We're also now posting blogs about our personal experiences at the border. Sur ce blogue, nous avons affiché des informations sur nos visites à la frontière, Roxham Road, États Unis. Depuis la fermeture de Roxham Road le vendredi 24 mars 2023, nous essayons de tenir un répertoire des informations que nous avons cueillies sur les réfugiés qui ont été renvoyés aux États-Unis. De plus, nous postons maintenant des blogs sur nos expériences personelles à la frontière. |
One of my great joys is to walk in the woods. Over the years, they have become so familiar that I can recognize a branch that fell since my last visit, or how the trees change season by season, year after year. In recent years, especially since the closing of Roxham Road, there have been new changes in the forest.
A single glove in the snow, ... A jacket hanging from the bough of an apple tree, ... A blouse draped over wild raspberry canes, ... Empty water bottles nestled in fallen leaves, ... A full backpack so carefully packed but abandoned when it became too heavy for the journey. ... Most heartbreaking of all, a sports bag containing a few items of clothing and a tiny pink newborn-sized snowsuit. ... These are reminders that the forest that brings me such joy is also the setting of the dangerous crossings for vulnerable people. The swampy peat bog full of leaning cedars where I marvel at Labrador tea, jack-in-the-pulpit and vibrant green moss must be terrifying at night, disoriented and cold, lurching as your shoes suddenly sink into the deep mud between tangled roots. It is a reminder that happiness and desperation can walk in each other's footsteps without seeing each other. By sheer luck, I was born in a country that is prosperous, stable and safe. Others were not so lucky and are walking through the dark woods towards what they hope will be a safer future. In these uncertain times, the best we can do is lean in to our compassion, resist the pressure to dehumanize those who have been forced into hiding, and remember the bodies and hopes and dreams that occupied these discarded clothes. We must remember that these people are forced into obscurity by government policies motivated by political showmanship rather than effectiveness or moral courage. Joy
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Une de mes grandes joies est de me promener dans les bois. Au fil des ans, ils me sont devenus si familiers que je peux reconnaître une branche tombée depuis ma dernière visite, ou la façon dont les arbres changent d'une saison à l'autre, d'année en année. Récemment, surtout depuis la fermeture du chemin Roxham, la forêt a connu de nouveaux changements.
Un gant solitaire dans la neige, ... Un manteau accroché à la branche d'un pommier, ... Une blouse drapée sur les framboisiers sauvages, ... Des bouteilles d'eau vides blotties dans les feuilles tombées, ... Un sac à dos si soigneusement rempli mais abandonné lorsqu'il est devenu trop lourd pour le voyage, ... Le plus déchirant : un sac de sport contenant quelques vêtements et un minuscule habit de neige rose pour nouveau-né. ... Ces trouvailles me rappellent que la forêt qui m'apporte tant de joie est aussi le lieu de traversées dangereuses pour des personnes vulnérables. Le marécage plein de cèdres penchés où je m'émerveille du thé du Labrador, de l'arisaema triphyllum et de la mousse d'un vert éclatant doit être terrifiante la nuit, lorsqu'on est désorienté, qu'on a froid, et qu'on perd l'équilibre quand nos chaussures s'enfoncent soudainement dans la boue profonde entre les racines enchevêtrées. C'est un rappel que le bonheur et le désespoir peuvent marcher dans les pas l'un de l'autre sans se voir. Par pure chance, je suis né dans un pays prospère, stable et sûr. D'autres n'ont pas eu cette chance et marchent dans les bois dans l'obscurité vers ce qu'ils espèrent être un avenir plus sûr. En ces temps incertains, le mieux que nous puissions faire est de nous appuyer sur notre compassion, de résister à la pression de déshumaniser ceux qui ont été forcés de se cacher, et de nous souvenir des corps, des espoirs et des rêves qui occupaient ces vêtements élimés. Nous devons nous rappeler que ces personnes sont contraintes à l'obscurité par des politiques gouvernementales motivées par les manigances politiques plutôt que par l'efficacité ou le courage moral. Joy (traduction du blog The Woods: Place of Joy and of Despair) Il faisait chaud ce jour-là, l'été dernier. Je ne me souviens plus si j'ai entendu des sirènes, mais quand je regarde par la fenêtre, je vois un véhicule de la GRC, phares clignotants, garé sur le bord de la route derrière une vieille minivan, juste devant notre maison, du côté opposé. Un agent de la GRC en sort et s'approche tranquillement de la van. Ils ne sont jamais pressés, les agents de la GRC, ils ont le contrôle de la situation. Il parle au conducteur, fenêtre baissée. Puis il demande aux 4 ou 5 hommes, dont je ne me souviens plus du nombre exact, de sortir de la camionnette.
Ils parlent à nouveau. L'agent de la GRC retourne à sa voiture. Les hommes attendent dans la chaleur. Au bout d'un moment, un deuxième véhicule de la GRC arrivera, puis un troisième. Les discussions se poursuivent, entre les agents, et entre les agents et les hommes, principalement leur chauffeur. Encore de l'attente. Je suis dans la maison, témoin de tout cela. Je ne sais pas si je devrais intervenir, et comment ? Que puis-je faire dans cette situation ? Puis-je aider les hommes qui ont été interpellés ? Je me demande s'ils tentaient de se rendre aux États-Unis. Comme chacun le sait, le nombre de passages irréguliers de la frontière vers les États-Unis a augmenté, les trafiquants étant souvent impliqués, alors qu'en comparaison, très peu de réfugiés tentent aujourd'hui de passer de l'autre côté de la frontière, au Canada. Mais je n'ai aucun moyen de le savoir. Et je n'ai pas besoin de le savoir. Le fait est que les hommes qui ont été pris doivent être en détresse, avoir peur. Je décide de me concentrer sur ce point. Je sors donc et me dirige vers la voiture de la GRC. Je demande ce qui se passe, même si je sais que l'agent ne me dira rien. Je lui demande si je peux aider, par exemple apporter de l'eau à l'officier et aux hommes, toujours pris dans la chaleur. Il me répond qu'ils ont de l'eau et qu'il en a aussi. Il me dit de ne pas m'inquiéter, que nous sommes en sécurité. Il ne réalise pas que je ne m'inquiète pas du tout pour ma propre sécurité, mais plutôt pour les hommes qui viennent d'être interceptés. Mais je me sens impuissante à faire quoi que ce soit de plus, alors je retourne à la maison. Au bout d'un moment, ils laissent les hommes remonter dans la camionnette. Après de nombreux va-et-vient entre les trois ou quatre agents de la GRC et le conducteur de la van, et beaucoup d'attente, les deux voitures qui sont arrivées plus tard démarrent. La camionnette part également. Enfin, le dernier véhicule de la GRC s'en va. Dans cette région rurale située à deux kilomètres de la frontière, où il ne se passe jamais grand-chose, la scène à laquelle j'ai assisté semble presque irréelle. Et pourtant, la souffrance humaine est réelle, et le pouvoir qu'ont les agents de la GRC de changer le cours de la vie de ces hommes pour le pire est lui aussi bien réel. Aussi réel que mon manque de pouvoir, sauf pour celui de faire un geste de bienveillance en offrant de l'aide et de l'eau. Nous n'avons pas pu faire grand-chose lors de nos visites à Roxham Road lorsqu'il était encore ouvert. Mais nous savions que notre présence et nos petits gestes - offrir de l'eau en été et des chapeaux, des écharpes et des mitaines en hiver - faisaient une différence pour bien des personnes. Je ne peux donc qu'espérer que mon offre d'aide a peut-être touché ces hommes, même si je n'ai même pas pu interagir directement avec eux. Hope (traduction du blog The Interception) It was a hot day last summer. I can't remember now whether I heard any sirens, but when I look out of the window, I see an RCMP vehicle, lights flashing, parked at the side of the road behind an old minivan, right in front of our house on the opposite side. An RCMP officer steps out and leisurely goes up to the minivan. They're never in a hurry, they're in control of the situation. He talks to the driver, window rolled down. Then he asks the 4 or 5 men, I don't remember their exact number anymore, to step out of the van.
They talk more. The RCMP officer goes back to his car. The men wait in the heat. After a while, a second RCMP vehicle will arrive, later an unmarked third one. More talking, between the officers, and the officers and the men, mostly their driver. More waiting. I'm in the house, witnessing all this. Not sure whether I should intervene, and how? What can I do in this situation? Can I be of help to the men who've been stopped? I wonder whether they were attempting to get to the US? As is well known by now, the number of irregular border crossings to the US has gone up, with traffickers often involved, while comparatively very few refugees now try to cross the other way into Canada. But I have no way of knowing. And I don't need to know. The fact is, the men who have been caught must be in distress, afraid. I decide to focus on that. So I step out and make my way to the RCMP car. I ask what is happening, even though I know that the officer is not going to tell me anything. Can I do anything to help, I ask, maybe bring some water for the officer and the men? He says they have water, and he does, too. He tells me not to worry, that we are safe. Little does he know that I'm not at all worried about my own safety, I am concerned about the men who have just been intercepted. But I feel powerless to do anything more, so I go back to the house. After a while, the men are allowed back into the van. After much back and forth between the now three or four RCMP officers, as well as the driver in the van, and much waiting in between, the two cars that arrived later take off. The minivan also drives off. Finally, the original RCMP vehicle leaves. In this rural location at two kilometers from the border, where nothing much ever happens, the scene I witnessed feels almost unreal. And yet, the human suffering is real, and the power the RCMP officers have to change the course of these men's lives to the worse is very real, too. As real as my lack of power, except to make a caring gesture in offering help and water. We could not do much during our visits at Roxham Road when it was still open. But we knew our presence there, and our small gestures of offering water in the summer and hats, scarves and mittens in the winter, made a difference to many. So I can only hope that my friendly offering of help maybe touched those men, even though I wasn't even able to interact with them directly. Hope About a month ago, I was walking along Covey Hill Road with my daughter and son, both adults. We were taking a leisurely stroll when an RCMP car passed us in slow motion, then turned around and pulled up alongside us. After rolling down his window, he politely asked us what we were doing on the road. I replied, in French, that we were out for a walk. Then I asked him why he was asking that question, and he explained that people were worried about border crossings and had called them to let them know that a group was walking nearby. I told him that I often walked on Covey Hill and that obviously the people who were worried weren't very good physiognomists.
This event, which in itself seemed insignificant, came a few days after we had received, by post, an RCMP pamphlet addressed specifically to border residents, encouraging them to phone them if they saw people who seemed suspicious, i.e. carrying backpacks and struggling to express themselves in the two official languages. A description that raises questions, given that many legal newcomers do not speak either of the official languages well. (The Legault government's budget cuts to French courses for new arrivals won't help matters). In other words, a foreigner automatically became a suspect, to be denounced. As I was responding to this officer, I was also thinking that appealing to the public to report people was not the best way to create a friendly atmosphere and good neighborly relations. I wondered why people would report others to an authority without knowing who they were or why they were there. I then thought that perhaps a society that no longer listens to its citizens creates individuals who are eager for attention and consideration, even at the expense of another human being, provided that for a few moments they have an ear that approves of them and encourages them, thanks them, and recognizes them. That when you feel like a pawn in a chess game you can't control, the other person, the weaker, the worse off, is the only thing you have to eat. A poorly governed world that is leading us to planetary, social, humanitarian and environmental disaster while claiming to be taking measures to remedy the situation, a world like this creates citizens in its own image: citizens who misunderstand who is to blame, humans who dehumanize what is foreign to them in order to better assert their superiority, who lie to themselves in the belief that the small power they are granted is proof of their importance. I was thinking that civil wars begin by exploiting fear of the other, by encouraging denunciation, that our neighbors to the South are going to pay the price, and that we should ask ourselves whether we are not following their example. I also thought of my grandfather, a member of the Resistance, who died in a concentration camp after being given away by a good citizen who followed the recommendations of the forces in power. Dominique (Translation of the original French blog 'Les bons citoyens') Il y a à peu prés un mois, je prenais une marche sur le chemin Covey Hill, accompagnée de ma fille et de mon fils, tous deux adultes. Nous marchions tranquillement lorsqu’une voiture de la GRC nous dépassa au ralenti puis fit demi-tour et s’arrêta à notre niveau. Après avoir descendu sa fenêtre, il nous demanda, poliment, ce que nous faisions sur la route. Je lui répondis, en français, que nous nous promenions. Puis je lui demandais pourquoi il posait cette question et il expliqua que les gens s’inquiétaient des passages à la frontière et les avaient appelés pour leur faire part de la présence d’un groupe qui marchait non loin de là. Je lui dis que je marchais très souvent sur Covey Hill et que visiblement ceux qui s’inquiétaient n’étaient pas très physionomistes.
Cet événement, qui semblait en soi, insignifiant, arrivait quelques jours après que nous ayons reçu, par courrier, un pamphlet de la GRC adressé spécifiquement aux frontaliers, encourageant ceux-ci à leur téléphoner s'ils étaient témoins de personnes paraissant suspectes, c’est à dire portant des sacs à dos et peinant à s’exprimer dans les deux langues officielles. Une description qui questionne considérant qu’il y a bon nombre de nouveaux arrivants légaux qui ne parlent pas bien les deux langues officielles. (Les coupes budgétaires du gouvernement Legault dans les cours de francisation offerts aux nouveaux arrivant n’arrangeront pas les choses). Globalement, l’étranger devenait donc une personne automatiquement suspecte, à dénoncer. Tout en répondant à cet officier, je me disais aussi que faire appel à la population pour que celle-ci s’adonne à de la délation n’était pas la meilleure façon de créer une ambiance conviviale et de bons rapports de voisinage. Je me demandais quelles étaient les raisons qui poussent un être humain à signaler des individus à une autorité sans avoir aucune idée de leur identité ni de la raison de leur présence. J’ai alors pensé que peut-être qu’une société qui n’écoute plus ces citoyens crée des individus avides d’attention et de considération, même au dépens d’un autre humain, pourvu que pendant quelques instants, ils aient une oreille qui les approuve et les encourage, les remercie et les reconnaisse. Que lorsqu’on ne se sent plus que comme un pion au sein d’un jeu d’échec que l’on ne maîtrise pas, l’autre, le plus faible, le plus mal en point, est la seule prise à se mettre sous la dent. Qu’un monde mal gouverné qui nous conduit à la catastrophe planétaire, sociale, humanitaire et environnementale tout en prétendant prendre des mesures pour y pallier, un monde de cette sorte crée des citoyens à son image : des citoyens qui se méprennent sur les coupables, des humains qui déshumanisent ce qui leur est étranger pour mieux affirmer leur supériorité, qui se mentent à eux mêmes en pensant que ce micro pouvoir qu’on leur accorde est la preuve de leur importance. Voilà, je pensais que les guerres civiles commencent par l’instrumentalisation de la peur de l’autre, par l’encouragement à la délation, que nos voisins du sud vont en payer le prix, et qu’il serait bon qu’on se demande si nous ne sommes pas en train de suivre leur exemple. J’ai aussi pensé à mon grand-père, résistant, qui est mort dans un camp de concentration après avoir été donné par un bon citoyen qui suivait les recommandations des forces au pouvoir. Dominique Last winter I was walking in a wooded area near my home when I came upon a medium sized black suitcase. As I live very close to the border I assumed that it had been left by an asylum seeker. Where had this person come from? Was it a man or a woman? Where were they going? Where were they now? Why had the case been abandoned? I lifted the case and decided to take a peek inside but immediately felt like I had trespassed on the owner’s privacy so I quickly zipped it up.
It felt strange to leave it there but it felt stranger to try to remove it. It was upsetting to think that someone had been separated from their few possessions while surely seeking refuge. Later that day I told my story to a friend who suggested donating the contents to a charity. It seemed like a good idea but something kept me from going back to get it, as it felt wrong to be interfering with someone’s belongings. Still curious, I did go back to check on the case a few days later and it was gone. I was relieved that I had not moved it. I had come close to someone in a difficult situation without meeting them or knowing anything about them, except that probably all their worldly possessions had spent a few days in the woods about 100 metres from my home. Ann L'hiver dernier, je me promenais dans un bois près de chez moi lorsque je suis tombées sur une valise noire de taille moyenne. Comme je vis très près de la frontière, j'ai supposé qu'elle avait été laissée par un demandeur d'asile. D'où venait cette personne ? S'agissait-il d'un homme ou d'une femme ? Où allaient-ils ? Où se trouvent-ils à présent ? Pourquoi la valise avait-elle été abandonnée ? Je soulevai la valise et décidai de jeter un coup d'œil à l'intérieur, mais j'eus immédiatement l'impression d'avoir violé l'intimité du propriétaire et je refermai rapidement la fermeture éclair.
Il était étrange de la laisser là, mais il était encore plus étrange d'essayer de l'enlever. Il était bouleversant de penser que quelqu'un avait été séparé de ses quelques biens alors qu'il cherchait sûrement un refuge. Plus tard dans la journée, j'ai raconté mon histoire à une amie qui m'a suggéré de faire don du contenu à une charité. L'idée me semblait bonne, mais quelque chose m'empêchait d'y retourner, car il me semblait anormal de me mêler des affaires de quelqu'un. Toujours curieux, je suis retourné voir la valise quelques jours plus tard et elle avait disparu. J'étais soulagée de ne pas l'avoir déplacée. Je m'étais rapproché d'une personne en situation difficile sans la rencontrer ni rien savoir d'elle, si ce n'est que toutes ses possessions matérielles avaient probablement passé quelques jours dans le bois à une centaine de mètres de chez moi. Ann (traduction du blog anglais 'The black suitcase') Lorsque je suis arrivée au terminus d'autobus, j'ai rencontré deux journalistes américains de USA Today qui discutaient avec deux très jeunes hommes (frères) originaires du Vénézuela. Ils étaient entrés au Canada par le chemin Roxham il y a quelques mois et avaient été envoyés dans un hôtel à Niagara Falls. Comme l'ont rapporté les médias, ils n'ont pas eu accès aux services, comme d'autres demandeurs d'asile, et on leur a dit qu'il leur faudrait beaucoup de temps pour pouvoir travailler. Découragés, ils sont repassés aux États-Unis pour rejoindre des membres de leur famille qui venaient d'arriver dans ce pays. Malheureusement, l'obtention d'un permis de travail aux États-Unis peut également prendre beaucoup de temps et la procédure d'asile pourrait leur être moins favorable.
Le bus de 15 heures est arrivé de New York et j'ai pu parler avec trois personnes qui ont débarqué et qui allaient prendre un taxi pour se rendre au port d'entrée de Lacolle. Toutes étaient originaires de la République démocratique du Congo (RDC). Deux d'entre elles avaient des membres de leur famille au Canada ayant le bon statut et j'ai pu leur donner des informations sur les documents nécessaires pour prouver la relation avec le membre de la famille. Ils ont immédiatement commencé à parler aux membres de leur famille afin de recevoir des photos des documents nécessaires (principalement des actes de naissance). Malheureusement, la troisième personne, une femme seule, n'avait qu'un cousin au Canada. Il lui a fallu un certain temps pour comprendre qu'elle ne pourrait pas demander l'asile au Canada parce que les cousins ne peuvent pas être des membres de la famille admissible selon les règles de l'ETPS. Elle a continué à essayer de me convaincre qu'elle pourrait peut-être contourner ce problème et m'a dit que son cousin était comme un frère pour elle et qu'ils avaient été élevés ensemble. Il était pénible de lui expliquer que, malgré la proximité réelle de leur relation, les règles de l'ETPS ne concernaient que les membres de la famille immédiate et les conjoints, quelle que soit la profondeur du lien qui unissait deux parents plus éloignés. Elle était stupéfaite et découragée et a eu besoin de s'asseoir, puis elle a passé quelques coups de fil. Je l'ai invitée à entrer pour manger et boire, mais elle a préféré rester dehors. À l'intérieur, j'ai rencontré une bénévole d'une organisation locale de Plattsburgh qui aidait une famille de trois personnes de Colombie : un couple avec un petit garçon. Comme ils n'avaient pas de famille au Canada, ils avaient été exclus et renvoyés aux États-Unis. La bénévole allait les emmener aux services sociaux pour obtenir de l'aide, car ils n'avaient pas les moyens de se payer un hôtel, de la nourriture et des billets de bus. La bénévole est revenue plus tard avec un groupe familial d'Afghanistan qui avait été exclu du Canada : l'épouse, le mari et une sœur et un frère du mari. L'épouse (que j'appellerai "Khadija") a une sœur en Ontario qui est résidente permanente ; elle avait donc un membre de famille admissible. L'agent de l'ASFC a regardé les photos des documents d'identité de la sœur de Khadija et lui a dit : "Vous n'avez pas l'air d'être sœurs. Je pense que vous êtes cousines". J'espère que ce type d`opinion subjective ne sera pas utilisé comme une raison pour exclure des personnes. J'ai entendu dire que les agents de l'ASFC à un point d'entrée en Ontario, avaient déjà demandé à deux membres d'une même famille (l'un au Canada et l'autre au point d'entrée) de dessiner chacun un arbre généalogique afin de confirmer qu'ils étaient bien apparentés comme ils le prétendaient. Ce type d'approche peut être utilisé lorsque les preuves documentaires du lien de parenté sont insuffisantes. Par exemple, tous les Afghans n'ont pas d'acte de naissance et il est courant que les membres d'une même famille n'aient pas le même nom de famille. L'Afghanistan et d'autres pays ont des traditions différentes, mais ces différences ne devraient pas avoir pour effet d'exclure du Canada des personnes qui ont en fait un membre de leur famille remplissant les conditions requises et résidant ici. On se demande si les agents qui prennent ces décisions reçoivent une formation uniforme dans l'ensemble du pays. Nous sommes en train de trouver un avocat pour s'occuper de leur cas. Entre-temps, ils ont trouvé un logement chez un ami de la famille qui habite à une certaine distance et le groupe local de Plattsburgh a payé leurs billets d'autobus. Après la rencontre avec cette famille, je suis sorti à la recherche de la femme du RDC, mais elle n'était plus là. Quelqu'un m'a dit qu'elle était partie avec ses bagages à la recherche d'un hôtel. J'ai essayé de la retrouver dans deux hôtels voisins, sans succès. La bénévole américaine m'a également dit que mardi le 2 mai, 41 personnes au total ont été amenées au terminus d'autobus par la patrouille frontalière américaine. Certaines ont peut-être été exclues du Canada, tandis que d'autres ont été interceptées par la patrouille frontalière après être entrées irrégulièrement aux États-Unis depuis le Canada. Si certaines personnes ont pu payer leur propre billet de bus, l'organisation a dû se débrouiller pour trouver un hébergement pour la nuit pour d'autres (certains payés par les services sociaux), payer des billets de bus pour certains et, dans un cas, payer un taxi pour emmener 6 personnes à New York (il n'y avait pas de places disponibles dans le bus ce jour-là). Un élu local est venu voir la situation au terminus d'autobus et s'est rendu compte que la situation était loin d'être "sous contrôle", comme l'avait prétendu un autre élu dans un reportage récent. hen I arrived at the bus station, I met with two American journalists from USA today who were talking with two very young men from Venezuela. They had crossed into Canada via Roxham Road some months ago and were sent to a hotel in Niagara Falls. As had been reported in the media, they, along with other asylum seekers, had no access to services there and were told it would take a long time to be able to work. Discouraged they crossed back into the US and were going to join some family members who had recently arrived in the US. Unfortunately it can take a long time to get a work permit in the US as well and the asylum process may be less favorable to them there.
The 3pm bus arrived from NYC, and I was able to speak with three people who disembarked and were going to take a taxi to Lacolle Port of Entry. All were from the Democratic Republic of Congo (DRC). Two of them had qualifying family members in Canada with the right status and I was able to give them information about the documentation needed to prove the relationship with the family member. They immediately began talking with family members in order to receive photos of the needed documents (mainly birth certificates). Unfortunately, the third person, a woman on her own, only had a cousin in Canada. It took some time for her to absorb the reality that she would be unable to seek asylum in Canada because cousins cannot be anchor family members under STCA rules. She kept trying to convince me that she might be able to get around this and said that her cousin was like a brother to her, and they had been raised together. It was painful to explain that despite the genuine closeness in their relationship, STCA rules were concerned only with immediate family members and spouses, regardless of how deep the tie might be between two more distant relatives. She was stunned and discouraged and needed to take time to sit, take stock and then made some calls. I invited her to come inside to have food and drink but she preferred to stay outside. Inside I met with a volunteer from a Plattsburgh grassroots organization who was helping a family of three from Columbia: a couple with a small boy. Since they had no family in Canada, they had been excluded and returned to the US. The volunteers was going to take them to social services to get assistance as they had no funds for a hotel, food and bus tickets. The volunteer returned later with a family group from Afghanistan who had been excluded from Canada the previous day: wife, husband and the husband’s two siblings. The wife (I will call her ‘Khadija’) has a sister in Canada who is a permanent resident so she had a qualifying family member. The CBSA officer looked at photos of Khadija’s sister’s ID documents and told her: ‘’ You don’t look like sisters. I think you are cousins.” I hope that this kind of subjective opinion is not used as one reason to exclude people, since it is hardly reliable. I have heard that CBSA officers at a POE in Ontario have in the past asked two family members (one in Canada and another at the Port of Entry) to each draw a family tree in order to confirm that they are related as claimed. These kinds of approaches can be used when the documentary evidence of the relationship is inadequate. For example, not everyone from Afghanistan will have birth certificates and it is common that members of the same family will not have the same surnames. Afghanistan and other countries have different traditions, but these differences should not result in people being excluded from Canada when in fact they have a qualifying family member residing here. We wonder whether officers making these decisions are given consistent training across the country. We are in the process of finding a lawyer to take their case. In the meantime they have found a place to stay with a family friend some distance away, and the Plattsburgh grassroots group has paid for their bus tickets. After the meeting with this family, I went out to look for the woman from the DRC but she was no longer there. Someone told me that she had left with her luggage to look for a hotel. I tried to locate her in two nearby hotels without success. The American volunteer also told me that on Tuesday, May 2nd a total of 41 people were brought to the bus station by US Border patrol. Some may have been excluded from Canada, while others were intercepted by Border Patrol after irregular entry into the US from Canada. While some people were able to pay for their own bus tickets, the organization had to scramble to find overnight accommodation for others (some paid by Social Services), pay for bus tickets for some and in one case they paid for a taxi to take 6 people to NYC (there were no bus seats available that day). A local elected official came to see the situation at the bus station and was made aware that the situation was far from ‘under control’ as had been claimed by another elected official in a previous news item. |
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AuthorThe earlier border visit reports were written by the volunteers who were at the border on that day, the later updates about the situation in the US are an attempt to keep a log of what we find out through our own visits in the US, or through contacts in the US. Archives
January 2025
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