On this blog, we used to post information about our visits to the border at Roxham Road, USA side. Since the closure of Roxham Road on Friday 24 March 2023, we're attempting to keep a log of the info we have about refugees who have been returned to the US. Sur ce blogue, nous avons affiché des informations sur nos visites à la frontière, Roxham Road, États Unis. Depuis la fermeture de Roxham Road le vendredi 24 mars 2023, nous essayons de tenir un répertoire des informations que nous avons cueillies sur les réfugiés qui ont été renvoyés aux États-Unis. |
Lorsque je suis arrivée au terminus d'autobus, j'ai rencontré deux journalistes américains de USA Today qui discutaient avec deux très jeunes hommes (frères) originaires du Vénézuela. Ils étaient entrés au Canada par le chemin Roxham il y a quelques mois et avaient été envoyés dans un hôtel à Niagara Falls. Comme l'ont rapporté les médias, ils n'ont pas eu accès aux services, comme d'autres demandeurs d'asile, et on leur a dit qu'il leur faudrait beaucoup de temps pour pouvoir travailler. Découragés, ils sont repassés aux États-Unis pour rejoindre des membres de leur famille qui venaient d'arriver dans ce pays. Malheureusement, l'obtention d'un permis de travail aux États-Unis peut également prendre beaucoup de temps et la procédure d'asile pourrait leur être moins favorable.
Le bus de 15 heures est arrivé de New York et j'ai pu parler avec trois personnes qui ont débarqué et qui allaient prendre un taxi pour se rendre au port d'entrée de Lacolle. Toutes étaient originaires de la République démocratique du Congo (RDC). Deux d'entre elles avaient des membres de leur famille au Canada ayant le bon statut et j'ai pu leur donner des informations sur les documents nécessaires pour prouver la relation avec le membre de la famille. Ils ont immédiatement commencé à parler aux membres de leur famille afin de recevoir des photos des documents nécessaires (principalement des actes de naissance). Malheureusement, la troisième personne, une femme seule, n'avait qu'un cousin au Canada. Il lui a fallu un certain temps pour comprendre qu'elle ne pourrait pas demander l'asile au Canada parce que les cousins ne peuvent pas être des membres de la famille admissible selon les règles de l'ETPS. Elle a continué à essayer de me convaincre qu'elle pourrait peut-être contourner ce problème et m'a dit que son cousin était comme un frère pour elle et qu'ils avaient été élevés ensemble. Il était pénible de lui expliquer que, malgré la proximité réelle de leur relation, les règles de l'ETPS ne concernaient que les membres de la famille immédiate et les conjoints, quelle que soit la profondeur du lien qui unissait deux parents plus éloignés. Elle était stupéfaite et découragée et a eu besoin de s'asseoir, puis elle a passé quelques coups de fil. Je l'ai invitée à entrer pour manger et boire, mais elle a préféré rester dehors. À l'intérieur, j'ai rencontré une bénévole d'une organisation locale de Plattsburgh qui aidait une famille de trois personnes de Colombie : un couple avec un petit garçon. Comme ils n'avaient pas de famille au Canada, ils avaient été exclus et renvoyés aux États-Unis. La bénévole allait les emmener aux services sociaux pour obtenir de l'aide, car ils n'avaient pas les moyens de se payer un hôtel, de la nourriture et des billets de bus. La bénévole est revenue plus tard avec un groupe familial d'Afghanistan qui avait été exclu du Canada : l'épouse, le mari et une sœur et un frère du mari. L'épouse (que j'appellerai "Khadija") a une sœur en Ontario qui est résidente permanente ; elle avait donc un membre de famille admissible. L'agent de l'ASFC a regardé les photos des documents d'identité de la sœur de Khadija et lui a dit : "Vous n'avez pas l'air d'être sœurs. Je pense que vous êtes cousines". J'espère que ce type d`opinion subjective ne sera pas utilisé comme une raison pour exclure des personnes. J'ai entendu dire que les agents de l'ASFC à un point d'entrée en Ontario, avaient déjà demandé à deux membres d'une même famille (l'un au Canada et l'autre au point d'entrée) de dessiner chacun un arbre généalogique afin de confirmer qu'ils étaient bien apparentés comme ils le prétendaient. Ce type d'approche peut être utilisé lorsque les preuves documentaires du lien de parenté sont insuffisantes. Par exemple, tous les Afghans n'ont pas d'acte de naissance et il est courant que les membres d'une même famille n'aient pas le même nom de famille. L'Afghanistan et d'autres pays ont des traditions différentes, mais ces différences ne devraient pas avoir pour effet d'exclure du Canada des personnes qui ont en fait un membre de leur famille remplissant les conditions requises et résidant ici. On se demande si les agents qui prennent ces décisions reçoivent une formation uniforme dans l'ensemble du pays. Nous sommes en train de trouver un avocat pour s'occuper de leur cas. Entre-temps, ils ont trouvé un logement chez un ami de la famille qui habite à une certaine distance et le groupe local de Plattsburgh a payé leurs billets d'autobus. Après la rencontre avec cette famille, je suis sorti à la recherche de la femme du RDC, mais elle n'était plus là. Quelqu'un m'a dit qu'elle était partie avec ses bagages à la recherche d'un hôtel. J'ai essayé de la retrouver dans deux hôtels voisins, sans succès. La bénévole américaine m'a également dit que mardi le 2 mai, 41 personnes au total ont été amenées au terminus d'autobus par la patrouille frontalière américaine. Certaines ont peut-être été exclues du Canada, tandis que d'autres ont été interceptées par la patrouille frontalière après être entrées irrégulièrement aux États-Unis depuis le Canada. Si certaines personnes ont pu payer leur propre billet de bus, l'organisation a dû se débrouiller pour trouver un hébergement pour la nuit pour d'autres (certains payés par les services sociaux), payer des billets de bus pour certains et, dans un cas, payer un taxi pour emmener 6 personnes à New York (il n'y avait pas de places disponibles dans le bus ce jour-là). Un élu local est venu voir la situation au terminus d'autobus et s'est rendu compte que la situation était loin d'être "sous contrôle", comme l'avait prétendu un autre élu dans un reportage récent.
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hen I arrived at the bus station, I met with two American journalists from USA today who were talking with two very young men from Venezuela. They had crossed into Canada via Roxham Road some months ago and were sent to a hotel in Niagara Falls. As had been reported in the media, they, along with other asylum seekers, had no access to services there and were told it would take a long time to be able to work. Discouraged they crossed back into the US and were going to join some family members who had recently arrived in the US. Unfortunately it can take a long time to get a work permit in the US as well and the asylum process may be less favorable to them there.
The 3pm bus arrived from NYC, and I was able to speak with three people who disembarked and were going to take a taxi to Lacolle Port of Entry. All were from the Democratic Republic of Congo (DRC). Two of them had qualifying family members in Canada with the right status and I was able to give them information about the documentation needed to prove the relationship with the family member. They immediately began talking with family members in order to receive photos of the needed documents (mainly birth certificates). Unfortunately, the third person, a woman on her own, only had a cousin in Canada. It took some time for her to absorb the reality that she would be unable to seek asylum in Canada because cousins cannot be anchor family members under STCA rules. She kept trying to convince me that she might be able to get around this and said that her cousin was like a brother to her, and they had been raised together. It was painful to explain that despite the genuine closeness in their relationship, STCA rules were concerned only with immediate family members and spouses, regardless of how deep the tie might be between two more distant relatives. She was stunned and discouraged and needed to take time to sit, take stock and then made some calls. I invited her to come inside to have food and drink but she preferred to stay outside. Inside I met with a volunteer from a Plattsburgh grassroots organization who was helping a family of three from Columbia: a couple with a small boy. Since they had no family in Canada, they had been excluded and returned to the US. The volunteers was going to take them to social services to get assistance as they had no funds for a hotel, food and bus tickets. The volunteer returned later with a family group from Afghanistan who had been excluded from Canada the previous day: wife, husband and the husband’s two siblings. The wife (I will call her ‘Khadija’) has a sister in Canada who is a permanent resident so she had a qualifying family member. The CBSA officer looked at photos of Khadija’s sister’s ID documents and told her: ‘’ You don’t look like sisters. I think you are cousins.” I hope that this kind of subjective opinion is not used as one reason to exclude people, since it is hardly reliable. I have heard that CBSA officers at a POE in Ontario have in the past asked two family members (one in Canada and another at the Port of Entry) to each draw a family tree in order to confirm that they are related as claimed. These kinds of approaches can be used when the documentary evidence of the relationship is inadequate. For example, not everyone from Afghanistan will have birth certificates and it is common that members of the same family will not have the same surnames. Afghanistan and other countries have different traditions, but these differences should not result in people being excluded from Canada when in fact they have a qualifying family member residing here. We wonder whether officers making these decisions are given consistent training across the country. We are in the process of finding a lawyer to take their case. In the meantime they have found a place to stay with a family friend some distance away, and the Plattsburgh grassroots group has paid for their bus tickets. After the meeting with this family, I went out to look for the woman from the DRC but she was no longer there. Someone told me that she had left with her luggage to look for a hotel. I tried to locate her in two nearby hotels without success. The American volunteer also told me that on Tuesday, May 2nd a total of 41 people were brought to the bus station by US Border patrol. Some may have been excluded from Canada, while others were intercepted by Border Patrol after irregular entry into the US from Canada. While some people were able to pay for their own bus tickets, the organization had to scramble to find overnight accommodation for others (some paid by Social Services), pay for bus tickets for some and in one case they paid for a taxi to take 6 people to NYC (there were no bus seats available that day). A local elected official came to see the situation at the bus station and was made aware that the situation was far from ‘under control’ as had been claimed by another elected official in a previous news item. Quand nous sommes arrivés au Mountain Mart, nous avons trouvé un jeune Nicaraguayen assis dans le restaurant à hamburgers avec une Canadienne. Il avait été exclu du Canada et ils ne savaient pas quoi faire. La Canadienne l'avait rencontré à Plattsburgh pour le soutenir dans son voyage vers le Canada, mais n'avait pas compris qu'il serait renvoyé. Nous avons organisé pour lui une consultation juridique en espagnol au Bureau des nouveaux Américains pour le lendemain pour qu'on le conseille au sujet de la demande d'asile aux États-Unis, et un membre de Plattsburgh Cares leur a trouvé une chambre d'hôtel pour leur permettre de tenir jusqu'au lendemain.
Un Kurde d'une cinquantaine d'années, originaire d'Irak, est ensuite arrivé, probablement par le bus de 15 h en provenance de New York. Il avait voyagé depuis novembre, à travers le Brésil, l'Amérique centrale et le Mexique. Après être entré aux États-Unis, il a été détenu pendant 50 jours dans une prison. Il espérait rejoindre sa femme, dont la demande de statut de réfugié avait été acceptée récemment et qui vivait au Canada depuis un peu plus d'un an. Quand l'ICE s’est préparé à le renvoyer en Iraq, il a contesté l'ordre de déportation en faisant valoir que sa vie était en danger dans ce pays. Il n'était pas clair si ceci constituait ou non une demande d'asile aux États-Unis. S'il a déposé une demande d'asile en bonne et due forme aux États-Unis et que ses données biométriques apparaissent dans le système américain, ça signifie qu'il ne pourra pas bénéficier de l'ensemble de la procédure de demande d'asile au Canada. Il bénéficiera plutôt d'un examen des risques avant renvoi. Nous lui avons suggéré de demander au consultant en immigration qui avait présenté la demande d'asile de sa femme de le représenter lui aussi. Mais il était réticent à le faire. Nous avons longuement discuté de sa situation. Il semblait avoir tous les documents nécessaires pour prouver sa relation avec sa femme. Il nous a également dit que son beau-frère (le frère de sa femme), qui avait franchi la frontière américaine avec lui, avait déjà été admis au Canada. Son beau-frère n'avait été détenu que pendant cinq jours et s'était rendu à la frontière canadienne après sa libération. Comme il avait une sœur au Canada, il a été autorisé à entrer et vit maintenant avec sa sœur à Toronto. Après de longues délibérations angoissées, et après avoir rejeté la possibilité de rester à Plattsburgh pour une nuit afin de se renseigner davantage et de réfléchir à ses options, l'homme a finalement décidé de prendre un taxi pour se rendre à la frontière. Les prochains à arriver étaient 4 personnes du Pérou : une jeune famille avec un fils de 5 ans, et une femme seule un peu plus âgée. Lorsque nous les avons rencontrés, ils étaient assis à une table à l'extérieur du Mountain Mart. Ils avaient été renvoyés de la frontière et attendaient le bus de 20 h pour NYC. La femme seule allait rester avec des amis à New York, tandis que la petite famille allait se rendre à Miami, où elle avait de la famille et/ou des amis. La communication avec eux était difficile, même avec Google translate, parce qu'ils avaient un accent espagnol que Google translate ne reconnaissait pas facilement, ce qui donnait des résultats très confus et absurdes (il se peut aussi que les paramètres de Google translate aient été mal réglés sur le téléphone). Nous avons parlé avec la jeune femme très sympathique pendant que le père s'occupait de leur fils. Nous leur avons proposé de leur acheter de la nourriture et des boissons et leur avons suggéré de rester dans le Mountain Mart plutôt que dehors, car il commençait à faire froid. La femme plus âgée, qui s'était montrée très fermée au départ, refusant de nous parler, s'est ouverte lorsque nous lui avons proposé de lui acheter une boisson chaude et un sandwich. Café, a-t-elle dit avec un grand sourire. Certains mots n'ont pas besoin d'être traduits ! Nous nous sommes assis avec eux pendant un certain temps autour de deux tables dans le Mountain Mart, réussissant même à rire malgré la barrière linguistique. Lorsque nous sommes parties, ils semblaient un peu plus à l'aise. La dernière personne à revenir de la frontière était un jeune homme originaire d'Afghanistan. Il attendait lui aussi le bus de 20 h pour se rendre à Buffalo où il avait des amis. N'ayant pas pu demander l'asile au Canada, il allait demander l'asile aux États-Unis. Il a pu parler à l'Irakien, qui connaissait sa langue, et ils ont discuté un moment. Vers la fin de notre visite, nous avons demandé à une employée très sympathique du guichet des bus combien de personnes elle avait vues au cours des dernières semaines. Elle nous a répondu qu'après la période d'affluence qui a suivi la fermeture du chemin Roxham, avec 3 000 dollars de billets de bus vendus en une seule journée, il y avait beaucoup moins de gens qui retournaient à New York. Elle ne pouvait pas confirmer s'il y avait une tendance à la baisse, les chiffres étant très fluctuants. Quand nous lui avons demandé combien de personnes il y avait eu, elle nous a dit que pendant la semaine de notre visite, il y avait eu deux personnes lundi, aucune personne mardi et mercredi, et cinq personnes jeudi, jour de notre visite. Nous n'avions pas l'intention de rester plus de quatre heures, mais nous n'avons pas voulu nous presser avec les personnes que nous avons rencontrées. Nous sommes reparties fatiguées, mais touchées par ces personnes dont la vie a pris un tournant si difficile. Commentaire de la personne qui a accompagné la bénévole de Créons des ponts : Comme c'était la première fois que je me rendais à Plattsburgh, j'ai été confrontée à de nombreuses pensées et émotions, mais deux d'entre elles m'ont particulièrement frappé. La première a été de constater le courage, la persévérance et l'ingéniosité des réfugiés. Rencontrer ces personnes, et pas seulement lire leurs histoires, qui voyagent vers le nord à travers l'Amérique du Sud, l'Amérique centrale (par le tristement célèbre "bouchon" de Darien), la frontière entre le Mexique et les États-Unis et jusqu'au Canada, a renforcé ma deuxième réflexion sur l'horreur de la position de NOTRE gouvernement fédéral à l'égard des réfugiés. L'accord sur les tiers pays sûrs est cruel et inhumain, comme nous le savons tous. Les personnes qui survivent au voyage sont résilientes, celles qui ne survivent pas, on n'entend plus parler. Les gens sont fatigués des épreuves, fatigués d'être résilients. L'argent et les voitures peuvent traverser les frontières librement. Laissons les gens faire de même ! When we arrived at the Mountain Mart, we found a young Nicaraguan man sitting in a booth of the burger joint with a Canadian woman. He had been excluded from Canada, and they were at a loss as to what to do next. The Canadian woman had met him in Plattsburgh in order to support him on his journey to Canada, but had not realized that he would be sent back. We arranged for a legal consultation at the Office of New Americans in Spanish for him for the next day to advise him about applying for asylum in the US, and a member of Plattsburgh Cares organized a hotel room for them to tide them over to the next day.
Then a Kurdish man of around 50 from Iraq arrived, probably on the 3pm bus from NYC. He had been traveling since November, through Brazil, Central America and Mexico. After crossing into the US, he was detained for 50 days in a prison. He was hoping to join his wife, whose refugee claim had been granted recently, and who has been living in Canada for just over a year. When ICE prepared to deport him back to Iraq, he contested the deportation order on the grounds that his life was in danger in Iraq. It was not clear whether this constitutes an asylum claim in the US or not. If he has made a bonafide asylum claim in the US and his bio-metrics are in the US system, it means that he won’t be eligible for the full refugee process in Canada. He will be given a Pre-Removal Risk Assessment instead. We suggested to him that he ask the immigration consultant who had presented his wife’s asylum claim to also represent him. But he was reluctant to do so. We discussed his situation for a long time. It looked like he had all the necessary documents to prove his relationship to his wife. He also told us that his brother in law (his wife’s brother), who had crossed into the US with him, had already been admitted into Canada. His brother in law had only been detained for 5 days and had traveled to the Canadian border after his release. Since he had a sister in Canada, he was allowed to enter and was now living with his sister in Toronto. After long and anxious deliberations, and rejecting the possibility of staying in Plattsburgh for a night to make more inquiries and thinking over his options, the man finally decided to take a taxi to the border. The next people to arrive were 4 people from Peru: a young family with a 4 or 5 year-old son, and a single slightly older woman. By the time we met them, they were sitting at a table outside the Mountain Mart. They had been sent back from the border and were waiting for the 8pm bus back to NYC. The single woman was going to stay with friends in NYC, the family was going to travel on to Miami, where they had family and/or friends. Communication with them was difficult even with google translate, as their Spanish had an accent which was not easily recognized by google translate and came out very garbled and nonsensical (it might also have been the wrong google translate settings on the phone). We spoke with the very friendly young woman while the father looked after their son. We offered to buy them some food and drinks and suggested they stay in the Mountain Mart building during their wait for the bus instead of outside, as it was getting chilly outside. The older woman, who had been very closed off to start with, not wanting to talk with us, lit up when we offered to buy her a hot drink and a sandwich. Coffee, she said with a big smile. Some words don’t need translation! We sat with the four for a while around two tables in the Mountain Mart, even managing to have some laughs across the linguistic divide. By the time we took our leave, they seemed a little more comfortable. The last person to arrive back from the border was a single young man from Afghanistan. He was also waiting for the 8 pm bus, and from there traveling on to Buffalo where he had friends. Not being able to claim asylum in Canada, he was going to claim asylum in the US. He was able to speak to the Iraqi man, who knew his language, so they talked for a while. Towards the end of our stay, we asked a very friendly employee at the bus counter how many people they had become aware of over the last few weeks. She said after the initial rush of the period after the Roxham Road closure, with $3000 worth of bus tickets sold during one day only, there were a lot less people traveling back to NYC now. She wasn’t able to say there was a downward trend, as the numbers were very up and down. When we asked about the numbers, she told us that during the week of our visit, there had been two people on Monday, nobody on Tuesday and Wednesday, and five people on Thursday, the day of our visit. We hadn’t intended to stay for over four hours, but there was no rushing our time with the people we met. We left tired, and touched by the people whose lives had taken such difficult turns. Comment from the person who accompanied the Bridges not Borders volunteer: As this was my first time at the bus station in Plattsburgh, I experienced many thoughts and emotions, but two were overwhelming. The first was experiencing the courage, persistence and resourcefulness of the refugees. To meet the people, and not just to read their stories, who travel north through South America, Central America (through the infamous Darien Gap), across the Mexico-US border and up to Canada, reinforced my second thought about the horror of OUR federal government’s position on refugees. The Safe Third Country Agreement is cruel and inhumane, as we all know. People who survive the journey are resilient, those who don’t survive we don’t hear from. People are tired of hardships, tired of being resilient. Money and cars can cross borders freely. Let people do the same! Update: We heard from one of our contacts in Plattsburgh that she met 2 persons on Friday and Saturday of the same week. Deux bénévoles de Créons des ponts se sont rendues au terminus d’autobus de Plattsburgh de 14 à 17 heures. À notre arrivée, nous avons vu une jeune femme seule assise à l'extérieur avec ses sacs. Elle était manifestement épuisée et démoralisée. Nous avons appris qu'elle avait été renvoyée du Canada après avoir demandé l'asile, malgré le fait qu'elle ait un membre de sa famille admissible qui a la citoyenneté canadienne. Elle attendait qu'une connaissance vienne la chercher. Âgée de 24 ans seulement, elle est originaire de la République démocratique du Congo, qu'elle a fuie en 2021. Elle a gentiment accepté d'être interviewée par une journaliste de CBC et nous avons entendu de nombreux détails sur son expérience éprouvante, dont certains sont repris ici.
Avant d'arriver à la frontière canadienne, elle a traversé de nombreux pays. Elle a d'abord passé du temps en Angola, puis s'est rendue au Brésil. En janvier, elle a quitté le Brésil et a entamé un voyage ardu vers le nord, traversant de nombreux pays et passant par le dangereux col de Darien, de la Colombie au Panama. Après avoir été détenue aux États-Unis, elle s'est retrouvée dans le Maine où se trouvent de nombreux réfugiés de la RDC. Les conditions à Portland étaient difficiles car il n'y avait pas d'abris. Elle a découvert qu'en raison de la présence d'un parent au Canada, elle pouvait se qualifier pour entrer dans le pays en vertu des règles de l'ETPS. Elle a donc décidé d'essayer de se rendre au Canada. Elle s'est présentée au point d'entrée de Lacolle sans avoir été informée de la manière de prouver la relation avec le membre de sa famille ni avoir les documents nécessaires. Son parent avait quitté la RDC pour se rendre au Canada l'année de sa naissance, de sorte qu'ils n'avaient aucune connaissance de leurs vies respectives. Elle nous a dit que l'ASFC avait parlé au membre de sa famille et que, selon l'ASFC, il n'avait pas été en mesure de répondre correctement à certaines questions (probablement parce qu'il n'avait aucun moyen de connaître la vie de la jeune femme). Aucune personne demandant l'asile au Canada n'est arrivée dans le bus de 15 heures en provenance d'Albany et de New York. Nous avons parlé à un chauffeur de taxi qui devait rencontrer une personne dans le bus, mais elle n'est pas arrivée. Plus tard, nous avons eu des nouvelles de la journaliste qui était restée deux heures de plus à la gare routière après notre départ. Seule une autre personne exclue du Canada est arrivée. Il s'agit d'une autre femme originaire de la RDC qui a pu acheter un billet de bus et a quitté Plattsburgh. Mise à jour Nous avons pu trouver une avocate Montréalaise pour contester la décision d'exclure la femme qui a un parent au Canada. A ce stade, il n'est pas possible de savoir si le fait que nous n'ayons rencontré qu'une seule personne au terminus d’autobus reflète une tendance à la baisse du nombre de personnes se rendant au point d'entrée de Lacolle. Bridges not Borders volunteers went to the Plattsburgh bus station from 2pm-5pm. On arrival, we saw a young woman on her own, sitting outside with her bags, clearly exhausted and demoralized. We found out that she had earlier been returned from Canada after seeking asylum and despite having a qualifying anchor family member in Montreal who has Canadian citizenship. She was waiting for an acquaintance to pick her up. Only 24 years old, she was from the Democratic Republic of Congo from which she fled in 2021. She kindly consented to being interviewed by a CBC journalist and we heard many details of her harrowing experiences some of which we include here.
Before arriving at the Canadian border she had traveled through many countries. She first spent time in neighboring Angola and then went to Brazil. In January she left Brazil and began the arduous journey northward through many countries and passed through the dangerous Darien pass from Columbia to Panama. After being detained in the US, she found her way to Maine where there are many refugees from the DRC. Conditions in Portland were challenging as there were no shelter places. She discovered that because of her relative in Canada she could qualify to enter under STCA rules. She decided to try to get to Canada. She presented at Lacolle POE without having been advised how to prove the relationship with her family member or having the necessary documentation. Her relative had left DRC to go to Canada in the year of her birth so they had no knowledge of each other’s lives. She told us that CBSA had spoken with the family member and according to CBSA he had not been able to answer certain questions correctly (likely because he had no way of knowing about her life). No one who was seeking asylum in Canada arrived on the 3pm bus from Albany and NYC. We spoke with a taxi driver who was due to meet someone on the bus, but she did not arrive. Later, we heard from the journalist who had stayed a further two hours at the bus station after we left. Only one other person arrived who had been excluded from Canada. She was another woman from the DRC who was able to purchase a bus ticket and left Plattsburgh. Update We were able to find a refugee lawyer in Montreal to contest the decision to exclude the woman who has a relative in Canada. At this stage it’s not possible to know if the fact of meeting only one person at the bus station, reflects a downward trend in the numbers of people going to Lacolle port of entry. Two volunteers from Bridges Not Borders – Créons des ponts spent 6 hours at the Plattsburgh bus station, meeting with refugees who had been excluded from Canada and returned to the United States under Safe Third Country Agreement (STCA) rules. Here is their report:
We arrived at 2pm at the bus station which is in fact a convenience store with two small fast food stations, called Mountain Mart. A family of five people were sitting there: mother, father, baby and two girls aged about 4 and 8. We saw the tell-tale brown envelopes given to people by CBSA (Canadian Border Services Agency) at Lacolle just before they are sent back to the US. They were Kurdish, from Turkey. We began communicating using google translate, the father also spoke a bit of English. They told us they had lost their homes in the recent earthquakes, but they had been traveling for far longer and had come up through the US southern border. They had hoped to come to Canada where they have a cousin. The parents were stunned and in disbelief that Canada had turned them away. The mother kept repeating ‘earthquake victims’. We spoke with the cousin in Canada to explain the situation and STCA rules. Cousins are not “qualifying’’ family members as far as the exceptions to the STCA go. It took them a good while before the reality started to sink in. It was painful to watch. The mother was holding the baby (about 1 year old) in her arms as she spoke intently on the phone with various people. The two girls were often running around the store, certainly aware that something was very wrong. The parents had a few hundred dollars left. As time went on they decided to stay overnight in a cheap hotel nearby (the Rip Van Winkle). One of us drove them there and bought them food and diapers at the local store. At the same time a single man from the Democratic Republic of Congo was brought to the MM by an American volunteer who asked us to translate into French for him. He had stayed overnight at a hotel and DSS (Plattsburgh Dept of Social Services) paid for him to buy food and a bus ticket. He was going to Texas where he has a brother. The man has a common law wife in Canada who is a permanent resident. He was hoping to join her. Their situation was complicated and it would be difficult to prove that they had lived together for one year as is required under STCA rules for comon-law spouses. As the Turkish Kurdish family was being taken to the hotel, a family group of five people arrived. There was a family of three: father and a son about 9-10 years old, from Venezuela, the stepmother from the Dominican Republic. The mother’s cousin and her son (late teens), with no IDs, completed the group of 5. The father had lived in Panama for a few years. Hostility against ‘foreigners’ made him realize he was not safe there. The 5 of them entered the US through the Mexican border and made their way to Roxham Road. After having been turned back, they spent their last dollars on the taxi ride back to Plattsburgh bus station. They were waiting anxiously to hear from a friend or relative who might give them money to pay for bus tickets. As time went on and they had no news, they eventually let us buy them meals at the fast-food counter. DSS agreed to pay for two rooms at the hotel. One of us drove them there. Next, a young Haitian man and a young woman from the DRC arrived from the border. They had met at CBSA Lacolle and both spoke French. Both were disoriented and in shock. There were no seats available on buses until 11 am the next day, so they needed to stay overnight. The Haitian man was intending to travel to Ohio where he had a brother and was trying to get his help to pay for bus tickets. The woman wanted to go to Texas where her brother lives. As they had some money left, enough for the hotel but not enough for the bus tickets, one of us took them to the hotel for the night. As we were preparing to leave, after 7pm, another couple arrived in a taxi from the border, holding the brown envelopes from CBSA. We were able to speak with them as the man spoke some French and came from a francophone African country. They were hoping to be allowed into Canada because the man has a brother who is a Canadian citizen. They were in shock because they had not been allowed to enter. This time there was no explanation for their exclusion, as they should have qualified for an exception to the STCA. We spent some time talking with them, and took photos of their ID documents and all the papers that CBSA had given them. DSS gave them a room for the night in the hotel. The next day they were hoping to go to New Jersey where they have a friend who can house them temporarily. Later that evening, we spoke to the brother in Canada to explain what had happened, and to ask him to explain the legal details of the situation to his brother. Follow up: The next day three Plattsburgh volunteers took people to the DSS to see if they could get further help but not everyone qualified. DSS did not provide bus tickets to the Venezuelan-Dominican Republic family group or to the couple from Africa. A Plattsburgh charity paid for their bus tickets to NYC and New Jersey at a cost of $700 USD. They traveled on the evening of April 7th. Bus ticket prices fluctuate widely depending on how far in advance tickets are purchased, and in this case they were purchased at peak prices (Easter weekend). DSS accepted to provide the Turkish family with emergency housing until May, when they have an immigration appointment in NYC. The same Plattsburgh charity provided them with food and other needed items. There may be a possibility that the family could be allowed to enter Canada under recent measures announced for the Turkish and Syrian victims of the earthquakes. They are following this up with a Canadian immigration consultant. The Plattsburgh volunteers had no news from DSS about the Haitian man and the woman from DRC so we don’t know about their subsequent journeys. Plattsburgh authorities appear to be in the same situation as on March 30th. There is no clear and coherent policy to assist people, and the US federal government has not provided them with any emergency funds to do so. The Canadian government, which is equally responsible for the hardships these people are experiencing, has provided no emergency assistance whatsoever. Man from DRC: we have spoken with his common law wife in Canada and asked that she provide us with the details of their relationship so that we might ask a lawyer to consider whether it is worthwhile appealing the decision. Couple from francophone African country: a very good Canadian refugee lawyer has taken on their case pro-bono and will be requesting a Judicial Review of the decision to refuse them entry into Canada. We are hopeful that this will succeed. A small glimmer of hope in this ongoing sad situation of people being returned and mainly thrown to their own devices in the US. We do wonder how many other people have been wrongly excluded from Canada whose stories will never be heard. We were contacted by the young couple from Venezuela (the woman is due to give birth in the next 2 weeks) that we met on March 30th and who had traveled to NYC where they found temporary shelter. However, they had not been given any funds or vouchers for food and were in a bad state. We forwarded money to them to buy food and were able to connect them up with someone in NYC who brought them to a church where they received food and also assistance with accessing medical care for the forthcoming birth. Deux bénévoles de Bridges Not Borders - Créons des ponts ont passé 6 heures à la station d'autobus de Plattsburgh, rencontrant des réfugiés qui avaient été exclus du Canada et renvoyés aux États-Unis en vertu des règles de l'Entente sur les tiers pays sûrs (ETPS). Voici leur rapport.
Nous sommes arrivés à 14 heures à la station de bus qui est en fait un convenience store avec deux chaînes de fast-food, appelé Mountain Mart. Une famille de cinq personnes était assise là : la mère, le père, le bébé et deux filles âgées d'environ 4 et 8 ans. Nous avons vu les enveloppes brunes que l'ASFC (Agence des services frontaliers du Canada) remet aux personnes à Lacolle juste avant de les renvoyer aux États-Unis. Ils étaient kurdes, originaires de Turquie. Nous avons commencé à communiquer en utilisant Google translate, le père parlait aussi un peu d'anglais. Ils nous ont dit qu'ils avaient perdu leur maison lors des récents tremblements de terre, mais qu'ils voyageaient depuis bien plus longtemps et qu'ils étaient passés par la frontière sud des États-Unis. Ils espéraient arriver au Canada où ils ont un cousin. Les parents étaient stupéfaits et incrédules que le Canada les ait refusés. La mère n'arrêtait pas de répéter "victimes du tremblement de terre". Nous avons parlé avec le cousin au Canada pour lui expliquer la situation et les règles de l’ETPS. Les cousins ne sont pas des membres de la famille " éligibles " en ce qui concerne les exceptions à l’ETPS. Il leur a fallu un bon moment avant de comprendre la réalité. C'était pénible à regarder. La mère tenait le bébé (âgé d'environ un an) dans ses bras tout en parlant intensément au téléphone avec différentes personnes. Les deux filles couraient souvent dans le magasin, conscientes que quelque chose n'allait pas. Il restait aux parents quelques centaines de dollars. Au fil du temps, ils ont décidé de passer la nuit dans un hôtel bon marché situé à proximité (le Rip Van Winkle). L'un d'entre nous les y a conduits et leur a acheté de la nourriture et des couches au magasin local. Au même moment, un homme seul de la République démocratique du Congo a été amené au MM par une bénévole américaine qui nous a demandé de lui faire la traduction en français. Il avait passé la nuit dans un hôtel et le DSS (Plattsburgh Dept of Social Services) lui avait payé de la nourriture et un billet de bus. Il se rendait au Texas où il a un frère. L'homme a une conjointe de fait au Canada qui est résidente permanente. Il espérait la rejoindre. Leur situation était compliquée et il serait difficile de prouver qu'ils avaient vécu ensemble pendant un an, comme l'exigent les règles de l’ETPS pour les conjoints de fait. Alors que la famille turque kurde était conduite à l'hôtel, un groupe familial de cinq personnes est arrivé. Il s'agit d'une famille de trois personnes : le père et son fils d'environ 9-10 ans, originaires du Venezuela, et la belle-mère, originaire de la République dominicaine. La cousine de la mère et son fils (en fin d'adolescence), sans papiers d'identité, complétaient le groupe de 5 personnes. Le père avait vécu au Panama pendant quelques années. L'hostilité à l'égard des "étrangers" lui a fait comprendre qu'il n'était pas en sécurité dans ce pays. Tous les cinq sont entrés aux États-Unis par la frontière mexicaine et se sont rendus à Roxham Road. Après avoir été refoulés du Canada, ils ont dépensé leurs derniers dollars pour le trajet en taxi jusqu'à la station de bus de Plattsburgh. Ils attendaient avec impatience des nouvelles d'un ami ou d'un parent qui pourrait leur donner de l'argent pour payer des billets de bus. Comme le temps passait et qu'ils n'avaient pas de nouvelles, ils ont fini par nous laisser leur acheter des repas au comptoir d'un fast-food. Le DSS a accepté de payer deux chambres à l'hôtel. L'un d'entre nous les y a conduits. Ensuite, un jeune Haïtien et une jeune femme de la RDC sont arrivés de la frontière. Ils s'étaient rencontrés à l'ASFC Lacolle et parlaient tous les deux français. Ils aussi étaient désorientés et en état de choc. Il n'y avait pas de places disponibles dans les bus jusqu'à 11 heures le lendemain, ils ont donc dû passer la nuit sur place. L'homme haïtien avait l'intention de se rendre dans l'Ohio où il avait un frère et essayait d'obtenir son aide pour payer les billets de bus. La femme voulait se rendre au Texas où elle avait un frère. Comme il leur restait un peu d'argent, assez pour l'hôtel mais pas assez pour les billets de bus, l'un d'entre nous les a emmenés à l'hôtel pour la nuit. Alors que nous nous apprêtions à partir, après 19 heures, un autre couple est arrivé en taxi de la frontière, avec les enveloppes brunes de l'ASFC. Nous avons pu parler avec eux car l'homme parlait un peu le français et venait d'un pays francophone en Afrique. Ils espéraient être autorisés à entrer au Canada parce que l'homme a un frère qui est citoyen canadien. Ils étaient en état de choc car ils n'avaient pas été autorisés à entrer. Cette fois-ci, il n'y avait aucune explication à leur exclusion, car ils auraient dû bénéficier d'une exception à l’ETPS. Nous avons passé un certain temps à discuter avec eux et avons pris des photos de leurs documents d'identité et de tous les documents que l'ASFC leur avait remis. Le DSS leur a donné une chambre pour la nuit à l'hôtel. Le lendemain, ils espéraient se rendre dans le New Jersey où ils ont un ami qui peut les héberger temporairement. Plus tard dans la soirée, nous avons parlé au frère au Canada pour lui expliquer ce qui s'était passé et lui demander d'expliquer à son frère les détails juridiques de la situation. Suivi : Le lendemain, trois bénévoles de Plattsburgh ont emmené des personnes au DSS pour voir si elles pouvaient bénéficier d'une aide supplémentaire, mais pas toutes étaient éligibles. Le DSS n'a pas fourni de billets de bus à la famille vénézuélienne et dominicaine, ni au couple africain. Une organisation charitable de Plattsburgh a payé leurs billets de bus pour New York et le New Jersey pour un montant de 700 dollars américains. Ils ont voyagé dans la soirée du 7 avril. Les prix des billets de bus varient considérablement en fonction de la date d'achat et, dans ce cas, ils ont été achetés à des prix élevés (week-end de Pâques). Le DSS a accepté de fournir à la famille turque un logement d'urgence jusqu'en mai, date à laquelle elle a un rendez-vous avec l'immigration à New York. La même organisation charitable de Plattsburgh leur a fourni de la nourriture et d'autres articles de première nécessité. Il est possible que la famille soit autorisée à entrer au Canada dans le cadre des mesures annoncées récemment pour les victimes turques et syriennes des tremblements de terre. Ils suivent cette question avec un consultant canadien en immigration. Les bénévoles de Plattsburgh n'ont pas eu de nouvelles du DSS concernant l'homme haïtien et la femme de la RDC, et nous ne savons donc rien de leurs voyages ultérieurs. Les autorités de Plattsburgh semblent être dans la même situation qu'au 30 mars. Il n'y a pas de politique claire et cohérente pour aider les gens, et le gouvernement fédéral américain ne leur a pas fourni de fonds d'urgence pour le faire. Le gouvernement canadien, qui est également responsable des difficultés rencontrées par ces personnes, ne fourni aucune aide d'urgence non plus. Homme seul, originaire de la RDC : nous avons parlé à son épouse de fait au Canada et lui avons demandé de nous fournir les détails de leur relation afin que nous puissions demander à un avocat d'examiner s'il vaut la peine de faire appel de la décision. Couple d'un pays africain francophone : un très bon avocat canadien spécialisé dans le droit des réfugiés a pris en charge leur dossier à titre pro-bono et demandera un contrôle judiciaire de la décision de leur exclusion du Canada. Nous espérons que cette demande aboutira. Une petite lueur d'espoir dans cette triste situation où les réfugiés sont renvoyés et, pour la plupart, livrés à eux-mêmes aux États-Unis. Nous nous demandons combien d'autres personnes ont été exclues à tort du Canada et dont l'histoire ne sera jamais entendue. Nous avons été contactés par le jeune couple vénézuélien (la femme doit accoucher dans les deux prochaines semaines) que nous avons rencontré le 30 mars. Ils se sont rendus à New York où ils ont trouvé un refuge temporaire. Cependant, ils n'avaient pas reçu de fonds ou de coupons pour acheter de la nourriture et étaient en mauvais état. Nous leur avons envoyé de l'argent pour a la nourriture et nous avons pu les mettre en contact avec quelqu'un à New York qui les a emmenés dans une église où ils ont reçu de la nourriture et de l'aide pour accéder aux soins médicaux en vue de l'accouchement. Voici un rapport sur ce qu'une bénévole de Créons des ponts a vu à la station de bus de Plattsburgh le jeudi 30 mars. Elle a passé 4 heures à la station de bus à partir de 15 heures. Plus une mise à jour pour le 31 mars et le 1er avril d'une bénévole américain.
Au moment où je suis arrivée, le bus de 15 heures venait d'arriver du New York et une famille d'environ 5 personnes, d'apparence sud-asiatique, se dirigeait vers un taxi. J'ai essayé de leur parler, mais ils n'ont pas voulu. J'ai demandé au chauffeur s'il savait si la famille qualifiait pour une exception à l'Entente sur les tiers pays sur (ETPS) et il m'a répondu qu'il ne le savait pas. Plus tard, en retournant à la station de bus, le chauffeur de taxi a confirmé que le père de famille avait des frères et sœurs au Canada. Dans la station de bus (en fait une grande dépanneur avec un restaurant, appelée Mountain Mart), j'ai trouvé environ 20 personnes. D'autres sont arrivées plus tard. Elles étaient revenues de Lacolle après avoir été exclues du Canada et portaient deux enveloppes brunes contenant leurs documents d'exclusion, le compte rendu de l'entretien, etc. Au départ, il y avait 9 à 10 Kurdes de Turquie, 5 Vénézuéliens (2 femmes et 3 hommes, dont une femme de 20 ans enceinte de 8 mois), 3 Colombiens, dont une femme avec deux jeunes enfants, 2 Afghans, un Ouzbek et un homme de la République démocratique du Congo (RDC). Je crois que d'autres personnes qui sont arrivées plus tard étaient à la fois kurdes et afghanes. De nombreuses personnes n'avaient pas d'argent (ou avaient dépensé leur dernier argent en billets de bus pour le retour) et j'ai acheté des sandwichs et des boissons pour la plupart d'entre elles. La communication était difficile, mais un Kurde et deux Afghans parlaient un anglais raisonnable. Un journaliste d'un média québécois parlait bien l'espagnol et m'a beaucoup aidé. J'ai pu parler en français avec l'homme de la RDC. Aucune assistance ou information n'a été fournie aux demandeurs d'asile par la ville de Plattsburgh, le comté ou l'État de New York. D'après ce que j'ai compris, aucun des demandeurs d'asile n'a compris les conséquences de leur exclusion. J'ai dû leur expliquer que cela signifiait qu'ils ne pourraient plus jamais demander l'asile au Canada, à moins qu'ils ne puissent faire appel. J'ai demandé à chacun s'il avait des membres de sa famille au Canada. Certains avaient des cousins, ce qui n'est pas utile en vertu des règles du STCA. L'homme originaire de la RDC a envoyé des SMS à sa famille élargie, dispersée dans de nombreux pays, pour voir s'il pouvait identifier un membre de sa famille remplissant les conditions requises. Les deux Afghans, qui avaient quitté l'Afghanistan en mars dernier, voyageaient depuis un an via le Brésil. Ils avaient dépensé leur dernier argent dans le taxi qui les ramenait de Lacolle après l'exclusion. Nous avons payé leurs billets pour les emmener à Boston, d'où ils se rendront dans le Maine, aux frais d'une organisation charitable. Nous espérons qu'ils seront hébergés par l'organisation charitable du Maine. Un Afghan avait travaillé avec l'armée américaine et avait sauvé la vie d'un soldat américain gravement blessé par une bombe (j'ai vu les photos). L'ASFC (Agence des services frontaliers du Canada) a retiré deux clés USB à l'autre Afghan lorsqu'ils sont arrivés à Lacolle. Au moment du départ, on lui a dit que les clés USB se trouvaient dans ses bagages. Ce n'était pas le cas. J'ai appelé l'ASFC vendredi et on m'a dit qu'elles étaient introuvables. Elles contenaient toutes les informations importantes de sa vie : documents d'identité, diplômes, expérience professionnelle. Il est très contrarié et se demande comment il pourra survivre aux États-Unis. L'ASFC a perdu ces précieuses informations et n'en assume pas la responsabilité. Les hommes kurdes ont pu acheter des billets pour retourner à New York et à Jersey City, où la plupart d'entre eux allaient essayer de trouver un hébergement d'urgence. J'ai écouté pendant longtemps l'homme kurde qui parlait anglais - entouré d'autres Kurdes très amicaux qui essayaient de comprendre notre conversation - alors qu'il communiquait le sentiment de désespoir que les Kurdes en exil ressentent face à leur situation. La situation était tellement mouvementée que je n'ai pas pu poser aux gens les questions que j'aurais aimé leur poser sur leurs voyages et leurs entretiens à Lacolle. J'ai pris des photos de certains documents de l'ASFC. Quatre Vénézuéliens (dont la jeune femme enceinte de 8 mois) n'avaient pas d'argent et avaient besoin d'un hébergement d'urgence, de nourriture et de tickets de bus. J'ai pu trouver le numéro d'un centre d'hébergement d'urgence à Plattsburgh. Lorsque la Vénézuélienne a appelé le numéro, elle n'a pas pu communiquer en espagnol avec eux, alors j'ai parlé avec eux. Nous les avons emmenés dans un hôtel voisin pour la nuit. On leur a dit de se rendre au bureau des services sociaux (DSS) le lendemain matin pour demander des billets de bus pour New York. Le lendemain matin, ils ont envoyé un SMS pour demander de l'argent pour un taxi afin de se rendre au bureau des services sociaux. Un gentil chauffeur de taxi que nous connaissons les a pris en charge gratuitement. Après quelques heures, ils ont reçu des billets de bus, des bons de nourriture et ont été ramenés à la station de bus de Plattsburgh pour poursuivre leur voyage jusqu'à New York. Après un long voyage, ils m'ont dit qu'ils se trouvaient dans un refuge de New York mais qu'en milieu d'après-midi, ils n'avaient rien mangé de toute la journée (samedi). MISE À JOUR - vendredi 31 mars et samedi 1er avril 2023 Une bénévole américaine s'est rendue à la station de bus vendredi et samedi et a signalé que les réfugiés continuent d'être renvoyés aux États-Unis après avoir été exclus en vertu du STCA. Vendredi : au cours d'une brève visite, elle a rencontré une dizaine de personnes et a supposé que d'autres allaient arriver. Il s'agissait de Kurdes de Turquie, Vénézuéliens, Colombiens Samedi : Visite de 2 heures. Elle a rencontré une famille ougandaise de cinq personnes en route pour Lacolle. La mère dit qu'elle a un parent proche au Canada (espérons qu'ils ont été acceptés). Environ 8 personnes sont descendues du bus de la frontière (il semble que les personnes à l'ASFC Lacolle montent dans le bus de Montréal à Plattsburgh après avoir été exclus. La plupart d'entre eux sont remontés dans un bus pour se rendre à New York : des Vénézuéliens et une mère nigériane avec trois jeunes enfants. Un Somalien est revenu de Lacolle en taxi et avait l'intention de se rendre à Syracuse. Elle a rendu visite à un groupe de six Colombiens qui avaient été hébergés dans l'hôtel local par les services sociaux. Ils espéraient être inclus dans le "programme" des 15 000 (acceptation de personnes d'Amérique centrale et d'Amérique du Sud au Canada). Ils ont compris que cela n'arriverait pas. Créons des ponts, un groupe de citoyens à Hemmingford, au Québec, soutient les réfugiés qui traversent la frontière à Roxham depuis 2017. Nous sommes profondément choqués par l'application abrupte et sans pitié du nouveau protocole de l'Entente sur les tiers pays sûrs qui l'étend à toute la frontière et expose les demandeurs d'asile à des risques graves. Entré en vigueur à minuit le 24 mars, avec un préavis de 8 heures, personne n'a eu le temps d'informer les migrants qui étaient déjà en route à la recherche de sécurité au Canada. Certains ont voyagé pendant des semaines, voire des mois, pour finalement découvrir qu'ils sont arrivés trop tard et qu'ils ne peuvent plus traverser la frontière. Leur désespoir est déchirant.
En raison de l'isolement géographique du Canada et d'exigences restrictives en matière de visa, la plupart des réfugiés ne peuvent arriver ici que par la frontière terrestre. Le chemin Roxham était un endroit sécuritaire pour faire leur demande, mais il est désormais bloqué. En l'absence d'autres options, certaines personnes tenteront de traverser par leurs propres moyens ou s'en remettront à des passeurs qui ne demandent qu'à exploiter la situation. Certains mourront d'hypothermie, se noieront ou perdront des doigts à cause des engelures. Six personnes ont perdu la vie à la frontière canadienne au cours de l'année dernière, et ce chiffre est appelé à augmenter. Pire encore, après avoir réussi à traverser clandestinement, les demandeurs d'asile doivent également se soustraire à la détection pendant 14 jours avant de pouvoir demander l'asile, une mesure punitive qui les expose à un risque encore plus grand. Lorsque des personnes se présentent à notre frontière terrestre et ne satisfont pas aux critères de l'ETPS, elles ne peuvent plus jamais demander l'asile au Canada. Elles sont renvoyées aux autorités américaines. Pourtant, en 2007 et en 2020, la Cour fédérale canadienne a estimé que les États-Unis n'étaient pas un pays sûr pour les demandeurs d'asile. Des milliers de personnes sont placées en détention, souvent dans des conditions inhumaines qui "heurtent la conscience", comme l'a déclaré la juge McDonald de la Cour fédérale dans son arrêt de 2020. La plupart d'entre eux n'ont pas accès à un avocat, ce qui rend très difficile le dépôt d'une demande d'asile. Certains réfugiés seront déportés vers leur pays d'origine où leur vie est en danger, ce qui constitue la violation la plus grave de la loi sur les réfugiés. S'ils sont aux États-Unis depuis plus d'un an, ils ne peuvent plus y demander l'asile et peuvent se retrouver dans une impasse, sans statut, peut-être sans abri, luttant pour survivre et incapables de rentrer chez eux. Le chemin Roxham existait parce que les règles de l'ETPS ne s'appliquaient qu'aux points d'entrée officiels. Si l'ETPS avait été abolie, les demandeurs d'asile auraient pu traverser la frontière en toute sécurité et être accueillis dans tout le pays sans grever les ressources d'une seule province, une solution préconisée depuis longtemps par des centaines d'organisations, d'églises et d'avocats canadiens. Ironiquement, alors que la "crise" de Roxham se développait, le gouvernement a collaboré avec les provinces pour installer plus de 190 000 Ukrainiens en un an, et 426 000 autres ont été acceptés jusqu'à présent. Pourtant, seulement 40 000 demandeurs d'asile ont franchi la frontière à Roxham en 2022, des personnes fuyant des conflits armés de longue date, la persécution, la violence des gangs et même l'effondrement de leur société. Nous saluons le programme ukrainien, mais où sont les visas spéciaux pour d'autres personnes dans le même bateau, comme les Yéménites qui en sont à la neuvième année d'une guerre dévastatrice entraînant la mort, la famine et le déplacement à grande échelle ? On ne peut que s'interroger sur le racisme implicite d'une telle inégalité de traitement. Le nouveau protocole a été adopté sans aucune consultation démocratique, et le gouvernement n'a pas attendu l'arrêt imminent de la Cour Suprême qui se prononcera sur la validité de l'ETPS. Il a été signé il y a un an, gardé secret et proclamé en grande pompe. En fait, il reproduit les "solutions" ratées d'autres pays qui tentent de sceller leurs frontières. Nous n'accueillons qu'une infime partie des personnes déplacées de force dans le monde, dont le nombre s'élève aujourd'hui à 103 millions. La plupart d'entre elles se trouvent dans des pays pauvres disposant de très peu de ressources par rapport aux nôtres. Nous avons raté l'occasion de réagir de manière constructive à cette crise mondiale et de mettre en place des solutions qui respectent les obligations qui nous incombent en vertu de la convention sur les réfugiés. Au lieu de cela, nous construisons une "forteresse Canada" sur une base de tragédie humaine. 30 mars 2023 Créons des ponts |
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AuthorThe earlier border visit reports were written by the volunteers who were at the border on that day, the later updates about the situation in the US are an attempt to keep a log of what we find out through our own visits in the US, or through contacts in the US. Archives
May 2023
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